Aujourd'hui
Malgré l’urgence et les craintes de débordements, l’apéro Facebook sera maintenu. Il devrait rassembler au bas mot 2000 personnes ce vendredi soir dans le centre-ville de Poitiers.
Etudiante en fin de cycle infirmier, Amanda espère ne pas être au début des emmerdes. L’invitation lancée par ses soins, en début de semaine, via Facebook, pour un apéro géant dans les rues de Poitiers, a en tout cas jeté un sacré pavé dans la mare municipale.
Si 2000 personnes ont déjà annoncé vouloir venir trinquer à l’ombre de l’Hôtel de Ville, les autorités, elles, avancent à reculons. Alain Claeys l’a rappelé cet après-midi : « Il est de mon devoir de veiller à la santé publique et à la sécurité de mes concitoyens ». Autrement dit : je vous laisse la responsabilité d’organiser votre manifestation, mais ne venez pas vous plaindre si elle tourne mal.
Visiblement, la jeune fille n’avait pas du tout envisagé la chose sous cet aspect. Les débordements redoutés par la mairie et la préfecture ne font qu’ajouter à ses craintes. « Pour moi, cet apéro, c’était l’occasion de réunir toutes celles et tous ceux qui manquent d’espaces de fête à Poitiers. Il s‘agit juste d’un moment de convivialité et de partage. »
Trois postes de secours
Sauf que derrière ce paravent d’angélisme, de cruelles évidences s’imposent aujourd’hui à sa réflexion. « Comment ferez-vous si une poignée d’individus veulent prolonger la fête, s’ils boivent plus que de raison, se retrouvent aux urgences ou, comme cela s’est produit à Rennes, décident de casser des vitrines ? « Jean-Philippe Setbon, secrétaire général de la préfecture, a la dent dure et le verbe volontairement acerbe.
« Maintenant que c’est lancé, nous vous aiderons, coupe le député-maire. En prenant notamment en charge les 4000 € que la mobilisation de personnels soignants va coûter. Mais j’espère que vous saurez passer le message autour de vous, pour que cet instant de convivialité, comme vous dites, soit empreint de civisme. »
Pour parer à toute éventualité, plusieurs mesures ont donc été prises. Le service des urgences du CHU va renforcer ses équipes et sa garde médicale pour la nuit de vendredi à samedi. En outre, trois postes de secours, tenus par des sapeurs-pompiers et une trentaine de secouristes de La Croix-Rouge, vont être aménagés dans les locaux du CCAS, rue de la Marne, aux Cordeliers et à l’office de tourisme, place Notre-Dame. « Il n’y aura pas de présence policière, prévient M. Setbon, mais s’il y a le moindre problème, des unités seront prêtes à intervenir. »
Espérons que pour Amanda et ses amis, le début des emmerdes ne soit pas pour demain. Allez, à la santé de tous ! Et pas plus de deux verres !
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