Hier
Librairie-café, cyclerie-café, bar à chats… La promesse de la vente de boissons serait-elle devenue l’argument commercial à la mode ? La réalité est plus diverse.
« La première fois que je suis venue, c’est parce qu’il y avait des chats, mais je n’avais pas l’intention d’adopter. » Puis Rebecca a vu Bilbao, un joli roux… En centre-ville de Poitiers, le Koby Coffee est un repère pour amoureux des chats. « La plupart des clients ont des chats chez eux, souligne Claire Lefebvre, co-gérante avec Grégory Robert. Beaucoup d’étudiants viennent ici car ils en ont chez leurs parents mais pas sur Poitiers et ressentent une certaine frustration. » Les clients qui poussent la porte du bar à chats de la rue Gaston-Hulin viennent avant tout pour passer du temps avec quelques pensionnaires du refuge SPA de Poitiers -qui assume les croquettes et soins vétérinaires-, même si la seule activité rémunératrice reste la vente de boissons.
La répartition n’est pas la même partout. Si les café-ceci ou café-cela semblent se développer, chacun accorde plus ou moins de place à la vente de boissons, tantôt centrale, tantôt accessoire. Comme les chats au Koby Coffee, les jeux vidéo servent de « décor » à la Taverne du geek. « On ne vit pas sur le fait que les gens viennent jouer, note le co-gérant Etienne Louvet. Commercialement, ce n’est qu’un bar. Mais les jeux attirent un public de niche, une communauté qui vient trouver une ambiance. »
Les murs tapissés de livres participent aussi de l’ambiance du Bibliocafé, mais « le café représente 90% du chiffre d’affaires, confie Louise Lemblé, co-gérante du lieu avec Hugues Fournier et Aude Rigollet. Nous ne sommes que de très petits libraires. »
« Casser les codes »
A quelques pas de là, fraîchement installée Grand-Rue, Aux Bavardages s’applique au contraire à traiter les activités librairie et café en toute équité, y compris dans la répartition des tables et des rayonnages. Mieux encore, « nous sommes enregistrés au registre du commerce sous le code librairie », relève Pauline Jallet, libraire de formation. « C’est un projet de couple, complète son compagnon Florian Baudouin. Personnellement, je viens du milieu audiovisuel, de la photographie. Je ne me sens pas à ma place dans des lieux trop intimistes. » Pauline et Florian ont donc conçu un lieu parfaitement hybride. « Nous avons voulu une vraie librairie généraliste et un vrai café, dans une ambiance décontractée. » La porosité entre les deux mondes est évidemment souhaitée. « L’idée est de désacraliser le côté formel d’une librairie traditionnelle et d’amener des personnes qui ne sont pas de grandes lectrices vers les livres. » Lorsqu’il a ouvert La Cyclerie Café en 2017, Philippe Trochon a aussi voulu « casser les codes pour redonner un côté chaleureux à une activité qui ne l’était plus tout à fait ». En l’occurrence la réparation de cycles. « On perdait le fil de la relation aux clients. Or, pour cerner leurs besoins, il est important de discuter. » Le vététiste a donc imaginé d’associer à la cyclerie un débit de boisson avec restauration locavore. « Les deux activités se complètent », même si en termes de chiffres d’affaires la seconde reste anecdotique. « Cela permet de démystifier l’usage du vélo, qui n’est pas réservé qu’aux compétiteurs. Cela peut réconcilier les gens avec le leur, les inciter à le remettre en état. » Autour d’un café évidemment !
À lire aussi ...
Hier
Course : la tendinopathie d’Achille
Notre expert en course à pied Jean Fleuret vous propose ses bons conseils pour rester en forme.
Hier
Ludivine Gonthier, la fureur de peindre
Ludivine Gonthier. 27 ans. Peint sa vie au gré de ses joies et de ses peines, guidée par son seul instinct. A élu domicile au bord du Clain, dans un atelier troglodyte loin des tumultes de la vie parisienne. Signe particulier : ne passe pas une journée sans peindre.