Aujourd'hui
Leader de la fabrication de matériels de chantier, Secatol poursuit sa croissance et ses investissements, avec un souci constant d’innovation. Face à la hausse des prix de l’énergie et des matières premières, l’entreprise sancto-bénédictine veut accélérer sa transition.
Sur les chantiers du bâtiment et des travaux publics, ses engins sont régulièrement désignés par son nom. Preuve que Secatol, société spécialisée dans le matériel d’entreprise pour la manutention et la mise en place du béton, s’est imposée en référence. La PME (50 salariés, 11M€ de chiffre d’affaires) est présente dans une cinquantaine de pays. Son savoir-faire -conception et fabrication- est d’ailleurs copié. « On a plusieurs procès contre des modèles européens qui nous coûtent des milliers d’euros, confie Pierre-André Gilles, qui a repris l’entreprise familiale avec ses deux frères, en 2010. On en a déjà gagné trois. »
La crise sanitaire n’a pas freiné la croissance de l’entreprise installée à Saint-Benoît depuis 1957. Bien au contraire. Grâce au plan France Relance, Secatol a pu investir en 2021 plus de 600 000€ dans deux robots de soudage, qui vont lui permettre de doubler voire tripler sa production quotidienne de bennes à béton. « Un accélérateur d’investissement fabuleux, souligne le dirigeant. Au niveau des marchés, nous ne sommes pas impactés. Mais on constate tout de même un manque de visibilité et du retard sur les chantiers. »
En quête d’autonomie énergétique
Certaines pièces étant frappées par la pénurie, les délais de livraison se sont considérablement allongés depuis le début de la pandémie. Parfois jusqu’à quarante-huit semaines d’attente ! Secatol a par exemple été contrainte de troquer le moteur hydraulique de l’un de ses modèles pour un moteur électrique, disponible dans un délai plus raisonnable. L’envol du prix des matières premières -l’acier en tête- nécessite de s’adapter. « On a redessiné nos produits en faisant moins de tubes, explique la 3e génération des Gilles. Et on répercute la hausse des prix sur nos clients. »
L’inflation se ressent aussi sur la facture énergétique. « Gros consommateur d’électricité », Secatol songe depuis déjà plusieurs années à satisfaire ses besoins en énergies de manière autonome. « On veut se concentrer sur cette transition, cette année. » L’entreprise souhaite ainsi installer plusieurs panneaux photovoltaïques sur les toits de son usine. Une transformation qui sera évidemment progressive, avec tout de même 1,7ha de toitures à couvrir. « Un gros budget », convient Pierre-André Gilles. Les trois frères voient même plus loin : ils s’imaginent convertir l’électricité produite le week-end en azote liquide « pour avoir des cuves (de gaz industriel) pleines le lundi matin ». Une façon de réduire leur facture d’énergie sans rogner l’activité industrielle.
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