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Malgré l’abstention record et la percée à gauche de Vienne en transition, les candidats de la majorité départementale caracolent en tête dans quinze cantons sur dix-neuf.
L’abstention record
66,39%. Record aussi historique que dramatique pour la démocratie. L’abstention n’avait été « que » de 48,65% en 2015. « Les citoyens sont blasés par les élections nationales et cela se répercute sur les élus de proximité qui sont pourtant au front, sur le terrain en permanence », se désole Isabelle Barreau, vice-présidente sortante et candidate avec Gérard Herbert sur le canton de Chauvigny. Tous les candidats regrettent cette faible participation pour cette collectivité locale aux compétences essentielles pour la vie des gens. Aucun d’entre eux n’a atteint le seuil des 25% d’inscrits. Ils devront donc se soumettre à un second tour.
La prime aux sortants
Si on met « de côté » l’abstention, la majorité départementale sort renforcée de ce premier tour. Ses candidats sont en tête sur 15 des 19 cantons de la Vienne. Huit binômes auraient même pu être élus dès dimanche soir sans l’abstention record. Bruno Belin et Marie-Jeanne Bellamy décrochent le plus gros score (64,42%) sur le canton de Loudun. Guillaume de Russé, Florence Bourat, Henri Colin, Séverine Saint-Pé, Claude Eidelstein, notamment, abordent le second tour dans une situation confortable. Idem pour Valérie Dauge et Alain Pichon qui obtiennent 54,70% des suffrages exprimés sur Châtelerault-2. « C’est la prime aux sortants mais c’est surtout la prime à ceux qui travaillent et qui sont sur le terrain », indique l’actuel président du Conseil départemental. A noter également que les successeurs d’Alain Fouché (Gérard Herbert à Chauvigny), Jean-Pierre Abelin (Gérard Pérochon à Châtellerault-3) et Francis Girault (Jérôme Neveux à Jaunay-Marigny) ont tenu leur rang.
Le RN en recul qualifie trois binômes sur onze
« Le Nord-Vienne est au rendez-vous », se félicite Kévin Courtois. Le président du Rassemblement national dans la Vienne salue la qualification pour le second tour de trois binômes du RN : Maryse Lacombe-Jérôme Toulet (Châtellerault-1), Marion Latus-Sébastien Villeneuve (Châtellerault-2) et Véronique Clouet-Ludovic Sajus (Loudun). Toutefois, le RN apparaît en recul alors qu’il présentait des candidats dans onze cantons. Kévin Courtois regrette l’abstention qui n’a pas profité à son parti selon lui : « Le RN a fait 800 000 voix en Nouvelle-Aquitaine lors de la dernière élection présidentielle. Mais il faut que les gens se déplacent. » Sur son canton de Jaunay-Marigny, il n’est pas parvenu à se maintenir, contrairement à son prédécesseur en 2015.
La percée de Vienne en transition
La Vienne en transition sera au second tour dans douze des dix-neuf cantons du département. Ce collectif issu du rapprochement d’Europe Ecologie-Les Verts et du Parti communiste arrive même en tête à Poitiers. « C’est bien pour un collectif qui n’existait pas il y a un an », commente Ludovic Devergne, devant avec Sarah Rhallab sur le canton de Poitiers-2. « Ici, le rassemblement de la gauche et des écologistes est validé par les électeurs. J’ai été honnête. Je suis toujours adhérent du PS mais je suis convaincu qu’on doit se rassembler. C’est ce que j’ai voulu faire ici. » La Vienne en transition pourrait devenir la principale force d’opposition au soir du second tour. Le PS en tant que tel s’est effondré dimanche soir, seul le binôme Mathias Aggoun-Catherine Bourgeon restant en lice sur Poitiers 4. De son côté, le député LREM Sacha Houlié, qui comptait sur cette élection pour renforcer son ancrage local, n’accède pas au second tour. C’est aussi un désaveu pour la majorité présidentielle.
Comme avant le premier tour, les rédactions du 7 et de France Bleu vous proposent un débat d’entre-deux-tours ce mercredi, en fin d’après-midi, sur les ondes de France Bleu et les réseaux sociaux des deux médias.
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