mardi 24 décembre
Nicolas Florian : « Les deux anciennes capitales régionales ont été marginalisées »
Catégorie : Politique Date : mardi 15 juin 2021A quelques jours des élections régionales, Le 7 donne la parole aux huit têtes de liste. Troisième volet avec le candidat Les Républicains, Nicolas Florian.
Quelle serait votre première mesure si vous étiez élu à la tête de la Région ?
« Face aux difficultés que subissent les Néo-aquitains, notre première mesure serait de rassurer et protéger, de montrer que la Région saura sortir de ses compétences strictes pour s’occuper des vrais problèmes qui minent la vie quotidienne, ce que l’exécutif actuel a totalement ignoré. Nous mettrons en place un Pacte de sécurité et de prévention de la délinquance : on ne peut plus fermer les yeux et laisser les actes délictueux envahir nos villes et nos territoires ruraux. Nous installerons des systèmes de vidéo-protection dans les lycées pour protéger nos jeunes qui souhaitent avant tout se former et travailler, dans les gares et leurs abords, dans les rames de TER, avec davantage d’agents de sécurité habilités. Nous aiderons les communes à s’équiper en outils de vidéo protection. Nous accompagnerons l’équipement des polices municipales (armement, gilets pare-balles, caméras piétons) et le financement de centres de supervisions en milieu urbain. Nous lutterons contre le cyber harcèlement dans les lycées. Nous désignerons un vice-Président en charge de la sécurité dans tous les secteurs pour mettre en place tout ce dispositif et travailler en étroite liaison avec les élus du territoire. »
Qu’est-ce qui vous sépare ou vous rapproche du président sortant Alain Rousset ?
« Le président sortant, ne pouvant former avec le seul PS une majorité, est l’otage depuis des années de son alliance avec les Verts. Une alliance néfaste aux intérêts des habitants de notre région. Il a dû reculer au fil des années sur les dossiers essentiels pour éviter de les froisser : les LGV Bordeaux-Dax et Bordeaux-Toulouse sont restées au point mort, la sécurisation du réseau routier a été totalement abandonnée, les problèmes liés à la montée de la délinquance ont été occultés, les enjeux agricoles autour de la gestion de la ressource en eau sont soumis à la vindicte écologiste. Les Verts sont en position d’arbitre : avec eux, plus de soutien à l’aéronautique, aux aéroports, à l’industrie de la défense, au transport routier, mais le développement des éoliennes sur tout le territoire contre l’avis majoritaire des habitants. A la tête de la Région, nous formerons une majorité cohérente, soudée autour de notre projet et nous ne transigerons pas sur nos priorités. Dans ce contrat d’engagement que nous passons à l’occasion de ces élections, nous ne serons les otages d’aucun groupe politique et nous gouvernerons libres et respectueux de la confiance que les Néo-aquitains nous auront accordée. »
Les compétences du conseil régional sont assez peu connues des habitants. Comment serait-il possible de mieux les faire connaître ?
« Les compétences de la Région sont méconnues car la collectivité est restée trop éloignée des habitants et de leurs préoccupations. La fusion des trois régions en 2015, voulue par le gouvernement PS, a accentué ce phénomène. Alain Rousset a centralisé le pouvoir de décision sur Bordeaux, les deux anciennes capitales régionales -Poitiers et Limoges- ont été marginalisées dans la nouvelle organisation et ne conservent que des services secondaires dépendant étroitement du siège bordelais. Mais Bordeaux est très loin des départements périphériques, personne ne sait qui fait quoi, d’où ce sentiment d’abandon qui augmente. Il faut mettre plus de proximité pour créer ce lien direct qui informe, permet l’écoute des difficultés et rassure. Nous créerons des Maison de la Région dans chaque département pour rapprocher les services des usagers. Elles faciliteront l’accès aux aides économiques, à la formation professionnelle, aux aides individuelles diverses. Nous assurerons une meilleure gestion des lycées, des transports scolaires et des politiques de santé, etc. Nous désignerons un vice-président issu de chaque département qui représentera et défendra les intérêts de son territoire. »
Quelles compétences souhaiteriez-vous décentraliser ?
« Nous conserverons sur Bordeaux les services de gestion, comme la Direction des Finances, la gestion des Ressources Humaines, les moyens généraux. Mais, nous décentraliserons toutes les Directions pour assurer un meilleur service de proximité. (...) Il faudra associer en compétence les deux anciens sièges régionaux, à Poitiers et à Limoges où la Région dispose de structures adaptées et sous-utilisées. Ensuite, bien sûr, dans chaque département, dans les Maisons de la Région que nous installerons, nous décentraliserons les compétences qui seront mieux gérées en proximité que depuis Bordeaux : ainsi, l’instruction des aides économiques et le conseil à tous les chefs d’entreprise qui ignorent souvent les dispositifs de soutien, les aides aux agriculteurs en liaison avec les Chambres départementales d’Agriculture, les aides aux petites communes rurales et la revitalisation des centres-bourgs, la gestion des lycées, les transports scolaires si importants pour nos jeunes en milieu rural. Une Région proche, solidaire, une Région qui pense à tous. »
Au-delà de la décentralisation, qu’est-ce qui pourrait fédérer cette Région, rassembler tous les territoires autour d’une identité régionale ? Un événement culturel ? Ou sportif ?
« Rien n’a vraiment été tenté depuis six ans par le président actuel pour donner du sens à ce grand territoire. Le défi à relever est de faire de cette union une seule Région fière de son identité, capable de transcender ses différences pour s’enrichir des forces et des atouts communs. Une identité régionale ne se décrète pas, elle se construit avec le temps. Pour aimer sa région et se l’approprier, il faut la connaître et la parcourir. La Région a donc une responsabilité majeure sur le plan culturel, patrimonial, touristique notamment pour susciter cette connaissance. Nous accompagnerons tous les acteurs touristiques et inciterons aux vacances de découverte patrimoniale en Nouvelle-Aquitaine. Nous créerons un évènement identitaire "Nouvelle-Aquitaine les Conviviales, grande fête de la qualité agricole et gastronomique", des rendez-vous festifs et gastronomiques qui pourraient se tenir les mois d’été, des rencontres grand public mais aussi professionnelles. »
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