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Cohésion sociale : Poitiers mise sur les colos
Catégories : Société, Education, L’info de la semaine Date : mardi 27 avril 2021La mairie de Poitiers veut acquérir un centre d’hébergement sur la côte atlantique. L’idée ? Faire des colonies de vacances un vecteur de mixité sociale. Reste à rendre cette structure financièrement viable dans le temps.
Collectivité recherche centre d’hébergement sur la côte Atlantique. L’annonce est lancée ! La Mairie de Poitiers prospecte actuellement pour trouver un lieu idéal où organiser des colonies de vacances. L’été dernier, le programme « Vacances pour tous » a permis d’envoyer près de 1 500 jeunes prendre l’air ailleurs le temps d’une journée à une semaine. C’était la première grande décision prise par la nouvelle équipe municipale. L’objectif ? « Améliorer le droit aux vacances pour que chaque enfant ait l’opportunité de partir une fois par an », rappelle Léonore Moncond’huy. Dans la continuité, ce centre doit leur permettre de construire des souvenirs communs : « L’idée est de proposer un rendez-vous annuel où des enfants de milieux différents pourront se retrouver et apprendre à vivre ensemble. Il n’y a pas tant d’espaces de mixité aujourd’hui dans notre société. » Un peu comme le centre de loisirs du Bois de Saint-Pierre, où la municipalité envisage de rénover l’hébergement actuellement inexploitable.
Ce projet pose évidemment de nombreuses questions. D’autant que depuis une vingtaine d’années, les collectivités ont plutôt tendance à se désengager de ce genre de structures à la gestion patrimoniale onéreuse. Ce n’est pas un hasard si, en début d’année, Grand Châtellerault a cédé Les Chalets de Moulière, à Vouneuil-sur-Vienne. D’importants travaux de rénovation étaient devenus indispensables (1,5M€). Désormais, l’agglomération préfère aider financièrement des maisons de quartier qui organisent des séjours et proposer des animations locales. D’ailleurs, l’opération « Ici l’été » sera reconduite en 2021.
Un modèle économique viable
Difficile de rentabiliser ce type de centre et d’optimiser son taux d’occupation à l’année. La solution envisagée par Poitiers est la co-gestion : « D’un côté, nous assurerons la gestion pendant les vacances scolaires, et sur d’autres périodes, un partenaire associatif de l’éducation populaire pourrait y organiser des stages Bafa, des séminaires, selon la maire. Plusieurs se sont montrés intéressés parce qu’ils manquent de lieux. » Et pourquoi pas des classes de mer… Des recrutements sont-ils prévus ? C’est encore trop tôt pour le dire. Un exemple est intéressant. La mairie de Saint-Secondin possède pas moins de trois centres d’hébergement (200 places), elle est parvenue à mutualiser ses équipes d’entretien et de restauration avec l’école et la maison de retraite. Même si l’échelle peut paraître disproportionnée, ce petit village de 550 habitants, près de Gençay, a su créer un véritable modèle économique viable sur l’accueil de touristes et de colos (lire l’interview du maire Jean-Louis Bourriaux).
Reste la question du lac de Saint-Cyr… D’accord, ce n’est pas la mer, mais Grand Poitiers y était propriétaire d’un centre d’hébergement de 130 places... qu’elle vient de céder à l’association gestionnaire Archipel Saint-Cyr. Paradoxal ? « La procédure était déjà engagée avant notre arrivée, en bonne intelligence avec l’association », répond Samira Barro-Konate, élue déléguée aux Vacances pour tous. En revanche, son directeur Sébastien Hermouet, lui aussi à la recherche d’un hébergement en dur sur la côte, ne serait pas contre un deal avec Poitiers. A bon entendeur. En attendant, 29 associations et 6 prestataires locaux ont déjà proposé des séjours originaux pour l’été prochain. Les réservations démarreront le 24 mai.
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