mardi 24 décembre
Devant l’impossibilité d’accéder aux gymnases, des disciplines s’adaptent et aménagent des séances en plein air. Une solution comme une bouffée d’oxygène, qui maintient une continuité de la pratique et du lien avec élèves et adhérents.
La suspension des cours d’EPS en intérieur, le 18 janvier dernier, a chamboulé leurs plans. Professeur de sport au LP2i à Jaunay-Marigny, Romain Proust a été contraint, avec ses élèves, de repenser le cycle danse mis en place cette année. Ensemble, ils ont donc imaginé un projet chorégraphique en extérieur, réalisé dans la cour du lycée et dans le respect du protocole sanitaire. « Les élèves se sont aperçus que le travail dehors pouvait être positif », note l’enseignant.
Dès la mi-janvier, le Service universitaire des activités physiques et sportives (Suaps) de Poitiers a mis en place un programme d’activités gratuites en plein air pour les étudiants les plus isolés par la crise sanitaire. Course d’orientation, cross-training, golf, tennis… « On propose des séances par groupes de dix étudiants maximum, pour qu’ils puissent s’aérer et recréer du lien social entre eux, avoir une vraie interaction », plaide Nicolas Hayer, le directeur. Ils sont entre 300 et 400 à s’y retrouver chaque semaine. Les enseignants du Suaps veillent au respect des règles de distanciation, mais pas seulement. « On ressent beaucoup le besoin de parler. » Après Pâques, le Suaps souhaite proposer des activités de pleine nature sur des demi-journées. « On avait anticipé ça en investissant dans des planches de stand-up paddle, des VTT… Des activités que nos étudiants n’auraient peut-être pas découvertes en temps normal. »
Dépendants de la météo
Traditionnellement hébergé au bâtiment C7, le CEP Poitiers Gymnastique a lui aussi fait le choix de sortir ses cours à l’air libre, depuis un mois sur le campus. Sans regret. « On a un bon retour des gamins qui sont ravis », observe Virginie Devaud, la directrice technique. En revanche, cette solution implique une « très grosse organisation » : communication des séances, accueil des licenciés en « drive », déplacement du matériel… Il faut au moins ça pour maintenir le lien avec les jeunes, que la crise sanitaire éloigne malheureusement des clubs(*). « On a retrouvé 60% de nos licenciés. » Si les séances s’adaptent, la pratique en extérieur ne résout pas tout. « C’est bien pour faire des échauffements et des exercices, mais pas plus, explique-t-on au Stade poitevin boxe. Sur le goudron, ça glisse, on a besoin de s’entraîner sur un ring. » Virginie Devaud envisage tout de même de pérenniser ce modèle durant l’été, où il fait souvent très chaud dans le gymnase.
Certains, comme le DKPBC, ont maintenu les cours d’entretien physique en vidéo, hérités du premier confinement. Le club mignanxois organise en parallèle des séances de sweat boxe chaque samedi à l’îlot Tison, lesquelles rassemblent plusieurs dizaines d’adhérents. Là-bas, ils croisent les membres de Fit’n Burpeez, une association rôdée à la pratique du cross-fit en « nomade ». « En plein air, on a de l’espace à l’infini, vante Christophe Roullier, instructeur. Et à Tison, on peut s’abriter sous le préau quand il pleut. » Pour tous, la météo reste une variable de plus avec laquelle composer. S’adapter, encore et toujours.
(*) Fin février, les clubs du Stade poitevin déploraient une perte de plus de 1 400 licenciés.
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