Hier
L'édito de la semaine est signé Arnault Varanne, rédacteur en chef du 7.
Avec l’habitude, Benoît a fini par contracter un abonnement chez Deliveroo. Pour 15€ par mois, il se fait livrer ses repas dès que son frigo crie famine (sic). En période de couvre-feu, l’argument s’entend, surtout si l’on considère qu’il contribue à payer le salaire -enfin, le chiffre d’affaires- de son voisin coursier. Mais le raisonnement a aussi ses limites eu égard aux conditions parfois douteuses dans lesquelles les livreurs évoluent : sept jours sur sept, midi et soir, qu’il pleuve ou qu’il vente pour, à la fin, une rémunération maigrichonne. L’autre angle mort des géants du secteur, c’est évidemment la sous-traitance. Il n’y a rien d’illégal à ce qu’un entrepreneur indépendant « embauche » quelqu’un pour assurer le service. Encore faut-il que ce « salarié » soit en situation régulière, déclaré et pas exploité. Dans une grande enquête publiée fin janvier, nos confrères de Ouest France ont révélé qu’une centaine de sans-papiers travaillaient illégalement à Nantes pour Uber Eats et Deliveroo avec des comptes loués. Voilà pourquoi certains consommateurs résistent envers et contre tout à la tentation de cliquer sur les applis des deux incontournables. Et pourquoi aussi d’anciens coursiers tentent de créer leur plateforme locale. Avec un coût évidemment supérieur pour le client. Sommes-nous prêts à le payer ?
À lire aussi ...