mardi 24 décembre
Experts en biomécanique, les chercheurs du laboratoire Robioss analysent les gestes sportifs de plusieurs athlètes handisports, à commencer par la championne olympique Marie-Amélie Le Fur.
Marie-Amélie Le Fur s’est prêtée à un drôle de jeu le 1er février, sous la halle principale du Creps de Poitiers qui porte désormais son nom. Bardée de capteurs, l’athlète handisport a effectué plusieurs sauts en longueur consécutifs, devant une vingtaine de caméras des chercheurs du laboratoire poitevin de biomécanique, Robioss. L’objectif ? Décrypter finement ses mouvements, comme ils l’avaient déjà fait dans le passé pour Brian Joubert et les basketteurs du PB86 notamment. « Nous voulons analyser les données biodynamiques du saut, de l’impulsion à la réception en passant par la phase aérienne », explique Tony Monnet, enseignant-chercheur qui pilote l’étude. « Avec mon équipe, on espère que les analyses biomécaniques des sauts me permettront d’optimiser mes gestes afin de réussir à grappiller les quelques centimètres qui me séparent de la médaille », précise Marie-Amélie Le Fur, déjà sur le podium des Jeux paralympiques de Pékin, Londres et Rio.
La Fédération handisport intéressée
Cette expérience grandeur nature lui a également permis de tester différents modèles de lames et différentes rigidités. De quoi l’aider à choisir la prothèse qu’elle utilisera lors des qualifications pour les Jeux de Tokyo et pendant l’épreuve. « Les trois derniers appuis sont les plus importants, il s’agit d’éviter la dissymétrie pour trouver le bon angle », relève Gérard Lacroix, coach emblématique et fin connaisseur de la discipline. Trois autres athlètes étaient présents pour les mêmes raisons au Creps : accroître leurs performances. Un véritable partenariat se construit actuellement entre Robioss et la Fédération française handisport dans la perspective des Jeux olympiques de Paris 2024. Et le Creps de Poitiers a vocation à être leur terrain de jeu privilégié. « L’idée consiste à répéter ce genre de mesures assez régulièrement, pour un collectif peut-être plus large d’athlètes, afin de bénéficier de l’appui de la science dans l’optimisation de la performance des sportifs paralympiques », conclut Marie-Amélie Le Fur, élue en 2018 présidente du Comité paralympique et sportif français.
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