Des grands crus derrière l’écran

Associé au négociant bordelais Jean Merlaut, le Poitevin Frédéric Brochet vient de créer Vinolect, un club de dégustation de vins... mais à distance. Une trentaine d’amateurs ont participé à la première séance. Deux autres sont prévues en février.

Arnault Varanne

Le7.info

A Jaunay-Marigny, le Manoir de Lavauguyot sonne désespérément creux depuis les trois premiers coups de la crise sanitaire, au printemps 2020. De confinement en couvre-feu, de reconfinement en annulation d’événements, le domaine viticole vit à l’heure de la Covid-19. « Alors qu’il y avait un club œnologique qui marchait bien ! », soupire Frédéric Brochet. Plutôt que de se lamenter sur son sort, le propriétaire des lieux -20 hectares de vignes engagées en biodynamique- et désormais actionnaire minoritaire d’Ampelidae a imaginé un concept original : la visio-dégustation. Et une nouvelle marque commerciale : Vinolect.

Concrètement, le professeur d’œnologie et son associé bordelais Jean Merlaut, négociateur et viticulteur de son état, proposent une formule tout-en-un. Prix de l’évasion solo : 49€. A ce prix-là, vous recevez à domicile six mini-bouteilles de 2cl, remplies de crus de (très) bonne facture. « L’équivalent de 250€ de vin. » Comme par exemple ce Château Calon Ségur de 1999. Ou encore ce Château Nairac de 1997... L’espace d’une heure et demie, via la plateforme française Livestorm, vous bénéficiez des conseils d’un œnologue professionnel et, surtout, repartez riche de connaissances sur l’histoire, la géographie du domaine, le bon usage du verre... « A terme, l’idée est de nous déplacer directement dans les domaines », anticipe Frédéric Brochet.

« Concept assez novateur »

Parce que le vin se partage, Vinolect a aussi prévu des offres pour celles et ceux qui dégustent à plusieurs. Et aussi la possibilité d’acheter des bouteilles au format classique une fois la visio-dégustation terminée. D’ailleurs, les possibilités sont infinies, notamment à l’étranger. Deux sessions live sont prévues les 19 et 23 février, la deuxième portant sur « comprendre le bordeaux ». D’autres courent jusqu’en décembre 2021 et aborderont une foultitude de thèmes et de régions viticoles. « Le concept est assez novateur et nous permet de ne pas perdre la main auprès de nos clients », abonde le viticulteur. Et l’air de rien, les langues peuvent aussi plus facilement se délier derrière l’écran que dans un chai où « certaines personnes n’osent pas prendre la parole et poser des questions ».

Quoi qu’il en soit, l’initiative est saluée dans le milieu très sélect du vin. Et ce n’est pas un hasard si les grands châteaux ont accepté de bonne grâce que Frédéric Brochet et Jean Merlaut reconditionnent en mini-flacons certains de leurs millésimes parmi les plus fameux. Les crus covidés 2020 et 2021 valaient bien cette entorse au conditionnement traditionnel. Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse.

Plus d’infos sur vinolect.com.

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