Châtellerault - TMH-ams fait face

Malgré des difficultés inhérentes au secteur de l’aéronautique, THM-ams, l’usine châtelleraudaise du groupe Techman Head, reste rentable, notamment grâce à sa production pour la Défense.

Claire Brugier

Le7.info

Le PDG de Techman Head ne s’en cache pas. Les turbulences qui affectent le secteur de l’aéronautique n’épargnent pas le groupe poitevin, qui compte cinq usines, dont THM-ams à Châtellerault. Cependant, dans un paysage aéronautique local soumis à de fortes secousses, l’usine châtelleraudaise fait presque figure d’exception. Certes le chiffre d’affaires 2019 de 6,1M€ n’est plus qu’un bon souvenir, 2020 affiche 33% de perte et, en 2021, Jean-Yves Taboni ne s’attend pas à une reprise « avant le deuxième semestre voire le quatrième trimestre ». Néanmoins, « l’entreprise est saine, solide et rentable », assure son directeur général Philippe Jehanno.

L’usine châtelleraudaise produit des bancs hydrauliques, fixes ou mobiles, destinés à la maintenance en centres ou sur les terrains d’opération des avions et des hélicoptères civils… et militaires ! La production pour la Défense représente pas moins de 70% de l’activité de THM-ams. Or si la crise a réduit de 40% le chiffre d’affaires lié à l’aviation civile, en grande partie à cause d’une business class en chute libre, les commandes militaires se sont maintenues. Le Plan de relance a permis une anticipation des commandes de matériels, dans le cadre du plan « aéronautique », avec une première levée de fonds dès juillet de 630M€, comme l’a rappelé Geneviève Darrieussecq, la ministre en charge de la Mémoire et des Anciens Combattants, lors de sa visite à la mi-janvier.

Préparer le redémarrage

« L’entreprise a fait tous les bancs militaires de Dassault depuis 1954 », lâche Philippe Jehanno. Une belle carte de visite, parmi d’autres. Mirage, Rafale, F16 ou encore Panther, Puma… Autant d’engins mythiques qui bénéficient du savoir-faire des vingt-deux salariés de THM-ams. Pour le seul Rafale, l’entreprise a développé sept bancs de maintenance différents. Elle a aussi mis au point un banc carburant spécifique pour le Charles-de-Gaulle… « Chaque banc est soumis à de longues phases de tests, suivies d’une utilisation en conditions opérationnelles chez le client. Ce n’est qu’ensuite que la réception est validée », explique Philippe Jehanno. Sécurité, robustesse, fiabilité. »

Techman Head a également d’autres atouts. Sa forte orientation, à 50%, vers l’export, en est un, la diversité un autre que Jean-Yves Taboni met volontiers en avant. « Bien sûr nous avons besoin de grands donneurs d’ordres, mais nous avons aussi besoin de produits propres. C’est là que réside la solidité de notre entreprise. Pendant la crise, nous avons utilisé notre trésorerie pour mettre en stock nos produits propres, prêts à la vente. »  Et prêts, il va falloir l’être. « Le redémarrage va être essentiel », souligne le PDG, loin de sous-estimer la concurrence internationale, en particulier celle venue d’Asie.

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