
Hier
Le bâtiment s’attendait à une année marquée par les élections. 2020 l’aura finalement été par la pandémie de Covid-19. Avec un confinement aussi soudain que brutal à la mi-mars, stoppant tous les chantiers de construction en cours pour plusieurs semaines. « Un groupe de travail s’est constitué pour accompagner la reprise d’activité au 27 avril, rappelle Jérôme Beaujaneau, le président de la Fédération française du bâtiment de la Vienne (FFB 86). Il y aussi eu un gros travail avec la préfecture pour rassurer les entreprises quant aux mesures de soutien à venir. »
A ce titre, 428 prêts garantis par l’Etat ont été contractés dans le département, pour une somme de 49,5M€. 2 532 demandes d’aides (3,7M€) du fonds de solidarité ont été formulées, ainsi que 43 demandes de report des échéances fiscales (847 000€). A la fin de l’année 2020, 21 entreprises de la Vienne étaient en défaillance (77 salariés). Un chiffre relativement « raisonnable », au regard du contexte.
Couplée aux aides de l’Etat, la rapide reprise a eu le mérite de ne pas trop affecter l’année. Dans la Vienne, les ouvertures de chantiers ont certes affiché un léger recul en 2020 (-5% par rapport à 2019), mais les autorisations de permis de construire ont connu un bond phénoménal (+37,6%), en particulier pour des logements collectifs (+151,2%). « Un certain nombre d’artisans ont beaucoup de commandes sur un à deux ans. » Une tendance confortée par les trois derniers mois, dont les indicateurs sont largement supérieurs à la dynamique régionale. « Le secteur a repris de la vigueur tout au long du second semestre, observe Jérôme Beaujaneau. On est assez favorisé dans la Vienne. »
Le président de la FFB 86 pense à plusieurs chantiers emblématiques, qui vont rythmer l’année 2021. Les constructions du 35e collège à Vouneuil-sous-Biard, de l’Arena et d’un nouvel hôtel sur la Technopole du Futuroscope… « Il y a du boulot, mais la projection reste inquiétante », tempère-t-il. En effet, l’embauche de salariés qualifiés reste « compliquée » pour les entreprises, avec une baisse notable du recours au travail temporaire sur l’année (-17,8%). « C’est pourquoi nous devons continuer à promouvoir les métiers du bâtiment, notamment par l’apprentissage. » Autre point de vigilance : le difficile approvisionnement en matériaux, qui a conduit aussi à une flambée des prix (+25% sur l’acier) et pourrait, à terme, avoir un impact sur les chantiers. « Les loueurs de matériels sont à flux tendu », reconnaît Catherine Lathus, vice-présidente de la FFB86.
À lire aussi ...