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Martha et Sean s’apprêtent à avoir un enfant. Ils ont décidé que l’accouchement aurait lieu à la maison, avec l’aide d’une sage-femme. Mais ce qui devait être un heureux événement vire au drame : leur bébé décède quelques secondes seulement après sa naissance. La vie de Martha bascule. Alors qu’elle tente de faire son deuil, la trentenaire doit faire face à une mère intrusive qui la pousse à attaquer la sage-femme en justice pour négligence, et à ce mari vacillant, que la perte a fait replonger dans ses sombres addictions.
Ecorchée, Martha prend sur elle, encaisse les vexations qui s’ajoutent à sa propre peine, sourde et indicible. Pieces of a woman est l’histoire d’une résilience, souvent rude, celle de cette « femme en morceaux » qui se bat pour ne pas se laisser déposséder de son deuil et, continuer à exister. Premier prix d’interprétation à Venise, Vanessa Kirby est formidable de sobriété dans ce rôle, comme l’ensemble du casting d’ailleurs. Sa performance toute en retenue illustre aussi toute la place que prend alors l’absence, capable de ressurgir à tout moment, comme au détour d’une banale discussion sur un groupe de musique. Sans être révolutionnaire, ce mélodrame impressionne par sa justesse de ton, son réalisme et des scènes d’une intensité rare (l’accouchement, un plan-séquence maîtrisé de vingt-cinq minutes). Hormis une symbolique trop appuyée et superflue, ce long du Hongrois Kornél Mondruczo a tout pour s’imposer comme l’une des valeurs sûres du catalogue Netflix. Un film poignant, mais dur.
Drame de Kornél Mondruczo, avec Vanessa Kirby, Shia LaBeouf, Ellen Burstyn (2h06). Disponible sur Netflix.
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