
Aujourd'hui
A l’appel de l’Union des métiers et industrie de l’hôtellerie (Umih 86), les restaurateurs, cafetiers, hôteliers et dirigeants de discothèques sont appelés à manifester mercredi, à partir de 14h30, devant la préfecture de la Vienne. « Nous représentons 2 000 établissements, 10 000 emplois directs et autant d’indirects. Notre impact sur l’économie locale est énorme », plaide Jérôme Lacroix, représentant des discothèques à l’Umih 86. Et pourtant, ces établissements fermés pour cause de confinement, comme au printemps, ont le sentiment de ne pas être assez soutenus. Leurs demandes au gouvernement sont simples : « Soit il nous laisse travailler, soit il nous indemnise à la hauteur du préjudice », détaille Hugues Baalouch, président de l’Umih 86. Les modalités et délais d’indemnisation ne sont pas satisfaisants. » L’Umih réclame donc que soit calculée une somme de 15% du chiffre d’affaires à N-1 correspondant à la prise en compte des charges fixes. « On demande juste des choses équitables qui soient en rapport à la réalité que nous vivons », ajoute Roland Croisé, représentant des cafés-bars-brasseries à l’Umih 86.
« L’attitude des assureurs est scandaleuse »
S’ils tirent la sonnette d’alarme, c’est que les hôtels, cafés, restaurants et discothèques s’attendent à une vraie hécatombe en début d’année prochaine. Ou plutôt au moment de la réouverture fixée « à la mi-février selon nos dernières infos ». Selon une enquête réalisée en interne, deux établissements sur trois pourraient disparaître à l’échelle nationale. Des projections qui s’appliquent localement. « Nous devrions être indemnisés sur notre perte d’exploitation », estime Jérôme Lacroix, dont les discothèques ont fermé le 13 mars et ne rouvriront « sans doute pas avant la fin 2021 ». Au passage, l’entrepreneur est très remonté « contre les assurances qui ne font pas leur boulot et viennent même d’envoyer des avenants au contrat excluant le risque de pandémie ». A prendre ou à laisser. « C’est scandaleux ! »
Une journée d’ouverture symbolique
Parmi ses revendications, l’Umih 86 appelle aussi les collectivités locales à jouer le jeu de la solidarité. Notamment en « allégeant ou exonérant » la cotisation foncière des entreprises, en exonérant les droits de terrasse jusqu’à fin 2021, en consentant un rabais sur la taxe sur les enseignes, la taxe de séjour... « Tous les établissements ont décidé de conserver celle de 2020 », annonce Hugues Baalouch. Le secteur s’inquiète aussi d’une éventuelle augmentation du versement transports (de 1,3% à 18% de la masse salariale), que Grand Poitiers devrait entériner lors d’un prochain conseil communautaire. « Une collectivité qui réfléchit à augmenter une taxe sans réfléchir à baisser les autres, c’est un mauvais signal », observe Mickaël Couturier, représentant des hôteliers. Pour toutes ces raisons, l'Umih 86 annonce, au-delà de la manifestation de mercredi, que les établissements ouvriront une journée début décembre pour se faire entendre. Et accueillir leurs clients.
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