Cafetiers, hôteliers et restaurateurs dans la rue mercredi

Fermés administrativement, les hôtels, cafés, restaurants et discothèques ne rouvriront sans doute pas avant février 2021. Ils réclament une meilleure prise en compte de leur préjudice et manifesteront mercredi.

Arnault Varanne

Le7.info

A l’appel de l’Union des métiers et industrie de l’hôtellerie (Umih 86), les restaurateurs, cafetiers, hôteliers et dirigeants de discothèques sont appelés à manifester mercredi, à partir de 14h30, devant la préfecture de la Vienne. « Nous représentons 2 000 établissements, 10 000 emplois directs et autant d’indirects. Notre impact sur l’économie locale est énorme », plaide Jérôme Lacroix, représentant des discothèques à l’Umih 86. Et pourtant, ces établissements fermés pour cause de confinement, comme au printemps, ont le sentiment de ne pas être assez soutenus. Leurs demandes au gouvernement sont simples : « Soit il nous laisse travailler, soit il nous indemnise à la hauteur du préjudice », détaille Hugues Baalouch, président de l’Umih 86. Les modalités et délais d’indemnisation ne sont pas satisfaisants. » L’Umih réclame donc que soit calculée une somme de 15% du chiffre d’affaires à N-1 correspondant à la prise en compte des charges fixes. « On demande juste des choses équitables qui soient en rapport à la réalité que nous vivons », ajoute Roland Croisé, représentant des cafés-bars-brasseries à l’Umih 86.

« L’attitude des assureurs est scandaleuse »

S’ils tirent la sonnette d’alarme, c’est que les hôtels, cafés, restaurants et discothèques s’attendent à une vraie hécatombe en début d’année prochaine. Ou plutôt au moment de la réouverture fixée « à la mi-février selon nos dernières infos ». Selon une enquête réalisée en interne, deux établissements sur trois pourraient disparaître à l’échelle nationale. Des projections qui s’appliquent localement. « Nous devrions être indemnisés sur notre perte d’exploitation », estime Jérôme Lacroix, dont les discothèques ont fermé le 13 mars et ne rouvriront « sans doute pas avant la fin 2021 ». Au passage, l’entrepreneur est très remonté « contre les assurances qui ne font pas leur boulot et viennent même d’envoyer des avenants au contrat excluant le risque de pandémie ». A prendre ou à laisser. « C’est scandaleux ! »

Une journée d’ouverture symbolique

Parmi ses revendications, l’Umih 86 appelle aussi les collectivités locales à jouer le jeu de la solidarité. Notamment en « allégeant ou exonérant » la cotisation foncière des entreprises, en exonérant les droits de terrasse jusqu’à fin 2021, en consentant un rabais sur la taxe sur les enseignes, la taxe de séjour... « Tous les établissements ont décidé de conserver celle de 2020 », annonce Hugues Baalouch. Le secteur s’inquiète aussi d’une éventuelle augmentation du versement transports (de 1,3% à 18% de la masse salariale), que Grand Poitiers devrait entériner lors d’un prochain conseil communautaire. « Une collectivité qui réfléchit à augmenter une taxe sans réfléchir à baisser les autres, c’est un mauvais signal », observe Mickaël Couturier, représentant des hôteliers. Pour toutes ces raisons, l'Umih 86 annonce, au-delà de la manifestation de mercredi, que les établissements ouvriront une journée début décembre pour se faire entendre. Et accueillir leurs clients. 

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