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Présentation du corps en salon funéraire, cérémonie religieuse, mise en bière… La Covid-19 a sensiblement perturbé le déroulé des obsèques pendant le confinement. Aujourd’hui encore, ce moment douloureux est soumis à certaines règles sanitaires.
Pendant le confinement, la tâche des conseillers funéraires s’est largement complexifiée. Ils n’avaient pas vraiment le beau rôle. Ce sont eux qui devaient faire respecter de nouvelles règles difficilement acceptables par les familles des défunts. La plus dure : limiter la présence aux obsèques à vingt personnes. « Comment choisir ? C’était très compliqué pour les proches », se souvient Olivier Gagnaire, gérant des pompes funèbres Gagnaire, qui possède six agences dans la Vienne et les Deux-Sèvres. Et à partir du moment où un défunt était suspecté d’être atteint de la Covid-19, le protocole imposait une mise en bière immédiate. « Difficile de faire son deuil dans ces conditions. Le personnel médical nous aidait à expliquer la situation. Nous avons renforcé l’écoute et l’accompagnement des familles », poursuit Olivier Gagnaire.
Dernière visite sur rendez-vous
Pendant plusieurs semaines, les règles sanitaires se sont multipliées et parfois contredites. Les églises étaient carrément fermées à certains endroits et disponibles pour les cérémonies ailleurs. De quoi alourdir un peu plus le travail des conseillers funéraires. Depuis le 1er juin, les consignes se sont assouplies pour tout le monde. Toutefois, la plupart des acteurs du secteur ont quelque peu modifié les modalités d’accueil des familles de défunts. A l’image du CHU de Poitiers. D’abord, la dernière visite dans la chambre funéraire se fait en groupes de quatre personnes maximum. Evidemment, le masque et le gel hydroalcoolique restent incontournables. Le traitement diffère pour les patients suspectés de Covid-19 (lire ci-dessous). Les toilettes rituelles ne sont plus possibles (certains salons privés l’autorisent encore). Mais la plus grande nouveauté est ailleurs. « Désormais, nous demandons aux familles de prendre rendez-vous avant de venir voir un proche décédé », indique Laurette Blommaert, responsable du service funéraire de l’hôpital. Les créneaux sont larges : sept jours sur sept, de 8h à 18h (jusqu’à 17h le week-end). Et cette décision a de fortes chances de se pérenniser dans le temps, même après la crise sanitaire : « Ainsi, tout est prêt lorsque la famille arrive. » Entre compréhension et résignation, les proches ont particulièrement bien réagi à ces nouvelles règles, selon la cheffe de service. En espérant qu’elles ne se durcissent pas à nouveau.
Le cas particulier des décès Covid
Si le patient est décédé à l’hôpital après avoir été testé positif au Coronavirus, les modalités d’accès au corps sont encore plus restreintes. Le défunt reste alors dans son service d’origine, en général la réanimation. Les proches défilent un par un en prenant de grandes précautions puis le corps est emballé dans une housse hermétique. C’est aussi le cas d’autres maladies transmissibles. Ailleurs qu’à l’hôpital, dans les maisons de retraite par exemple, ce sont directement les pompes funèbres qui effectuent ce travail, avec tenues et gestes barrières appropriées. Le dernier décès lié à la Covid-19 dans la Vienne remonte à plusieurs semaines. Mais si jamais le virus faisait une nouvelle victime dans le département, le dernier adieu se déroulerait encore ainsi.
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