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Frappés par la crise sanitaire, les centres équestres et poneys-club de la Vienne ouvrent leurs portes les quatre dimanches de septembre, dans le but de séduire de nouveaux adhérents. Leurs situations recouvrent des réalités différentes.
Avec 46 clubs et 4 496 licenciés, la Vienne se situe au quatrième rang des départements de Nouvelle-Aquitaine en nombre de pratiquants. En dépit d’une légère baisse (1,8%) cette année, la situation reste meilleure qu’à l’échelle nationale. Mais malgré ces signaux positifs, le monde de l’équitation éprouve le besoin de se relancer après un printemps catastrophique, confinement oblige. A Naintré, Julie Bouhier serre les dents en attendant des jours meilleurs. « J’ai repris le centre il y a quatre ans, je pensais que 2020 serait l’année de la confirmation. Finalement, elle a été particulière », commente la propriétaire de L’Eperon de Corcet. De fait, le poney-club aux quelque 150 licenciés a une activité de pension de chevaux réduite à la portion congrue.
« Ce qui m’a sauvée, c’est la solidarité des gens, abonde la dirigeante. Le deuxième mois du confinement, des particuliers m’ont pris des poneys car ils avaient des prés chez eux. Certains agriculteurs m’ont offert un peu de foin. Et puis il y a eu les aides de l’Etat (1 500€ par mois de fonds de solidarité, ndlr). Mais je vous avoue que c’est dur, je ne sais pas si je pourrai tenir toute l’année... » En cause, la frilosité des parents, pas forcément enclins à réinscrire leurs enfants en cas de nouvel épisode de confinement. Et aussi les revenus liés au concours -celui du 29 mars- qui manquent. Julie Bouhier et sa salariée marchent sur un fil, même si elles ont fait le plein cet été avec des stages organisés toutes les semaines.
« Pris dans mes économies »
Comme sa collègue de Naintré, Steven Brunet participera lui aussi aux journées « Tous à cheval », organisées par le Comité départemental d’équitation. Le 13 septembre, il accueillera à Aulnay tous les futurs cavaliers qui s’ignorent. « Des enfants ne sont pas revenus cet été parce que les parents avaient peur », indique le chef d’entreprise. Qui s’estime « plutôt chanceux » d’avoir développé une double activité : pension et valorisation de chevaux à Aulnay, centre équestre à Loudun. « C’est la pension qui m’a permis de maintenir le cap. J’ai aussi pris dans mes économies pour nourrir les chevaux. Sans stage ni centre de loisirs au mois d’avril, c’était indispensable. »
Depuis la mi-juin, les cours d’équithérapie ont redémarré, les centres de loisirs sont revenus... « Mais avec moitié moins d’enfants, précise Steven Brunet, alors que l’enseignant, je le rémunère au même niveau. » Il espère donc comme ses collègues que les journées « Tous à cheval » (6, 13, 20 et 27 septembre) vont braquer les projecteurs sur son activité. « Notre but, admettent les membres du Comité départemental, c’est de montrer que les gens peuvent s’aérer la tête avec une activité extérieure ludique. » Fédération, Ligue et Comité se sont d’ailleurs beaucoup mobilisés afin d’offrir à tous ceux qui vivent de l’équitation des formations, des actions de communication, des pots de graisse à pieds pour l’entretien quotidien des sabots... L’Institut français du cheval et de l’équitation a même débloqué 120€ par cheval histoire de « subvenir aux besoins alimentaires et d’entretien » des équidés. Eux aussi ont attendu le déconfinement avec une grande impatience !
Plus d’infos sur les journées « Tous à cheval », le programme et les horaires, sur www.cde86.fr.
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