Bénédicte Robert (rectrice) : « Rassurer les élèves »

71 910 élèves s’apprêtent à faire leur rentrée dans la Vienne, soit 660 de moins que l'année dernière. La rectrice de l’académie de Poitiers détaille les spécificités à la fois sanitaires et pédagogiques de ce moment marqué par la menace de la Covid-19.

Romain Mudrak

Le7.info

D’un point de vue sanitaire, comment se profile cette rentrée ?
« Cette rentrée particulière est évidemment très regardée, mais nous sommes sereins. On a tous beaucoup appris en fin d’année dernière, aussi bien sur le plan sanitaire que pédagogique. Le protocole sanitaire a été ajusté à la marge mercredi dernier mais l’essentiel est connu depuis fin juillet, comme le plan de continuité pédagogique. Je rappelle l’importance des gestes barrières, du masque, du lavage des mains, limiter les attroupements. Les quatre départements de l’académie sont toujours classés verts. La circulation du virus est sous contrôle. Nous sommes prêts car il n’y a rien de très nouveau par rapport à la dernière phase de déconfinement de juin. »

Que se passera-t-il si un cas de Covid est détecté ?
« Après le confinement, les établissements scolaires de l’académie n’ont enregistré que sept cas avérés de Covid-19 et pas dans le contexte scolaire. C’est très peu. Néanmoins, si nous devions en avoir d’autres parmi les élèves ou les personnels, le mode d’intervention est clair. Si une personne montre des symptômes, elle doit faire l’objet d’une éviction immédiate de l’enceinte scolaire durant 48 heures. Elle doit être testée et communiquer le résultat de son test. Si c’est négatif, elle revient. Dans le cas contraire, on déclenche une recherche des cas contacts par les médecins scolaires et les agents de l’assurance maladie. Ensuite, plusieurs scénarios sont possibles : mise en quarantaine des personnes concernées, fermeture d’un niveau de l’établissement… »

Quelle est la stratégie sur le plan pédagogique ?
« Côté pédagogie, nous savons qu’un grand nombre d’élèves n’ont pas mis les pieds dans un établissement scolaire depuis cinq mois et demi, même s’ils n’ont pas été déscolarisés. Le premier travail consiste à rassurer les élèves et les familles. Un premier temps jusqu’aux vacances de la Toussaint permettra d’établir un bilan de ce qui a été fait en fin d’année et de rattraper le retard pris. Un second temps plus normal démarrera ensuite. Une attention particulière sera portée sur les élèves en situation de handicap. D’autre part, le ministère a lancé un grand service public de l’étude sur des temps mixtes entre apprentissages, socialisation et loisirs comme l’école buissonnière cet été. »

En matière d’enseignement à distance, des bonnes pratiques sont apparues pendant le confinement. Allez-vous les encourager ?
« Les Etats généraux du numérique pour l’éducation se tiendront à Poitiers en novembre. Nous voulons une véritable intégration du numérique dans les apprentissages. La classe inversée est un exemple. J’ai demandé aux inspecteurs de repérer les enseignants avancés sur ce sujet pour les mettre en réseau avec d’autres et les intégrer dans le plan académique de formation qui comportera un volume supplémentaire sur le numérique. »

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