Vacances apprenantes : Une remise en route progressive

Colo, école ouverte... L’Etat a débloqué 200M€ cet été pour inciter les enfants à partir en « vacances apprenantes ». L’objectif ? Rattraper une partie du retard scolaire accumulé à cause de la Covid et préparer le retour à l’école. Dans la Vienne, collectivités et associations se sont saisies d’un dispositif qui a trouvé son public.

Romain Mudrak

Le7.info

La MJC des Renardières, à Châtellerault, avait annulé tous ses séjours d’été en raison de la Covid-19. « Avec le protocole sanitaire, le coût du départ devenait inabordable pour les familles », explique Magali Quériaud, coordinatrice Jeunesse dans ce centre de loisirs. Mais grâce à l’enveloppe débloquée par l’Etat et la Ville, une dizaine d’enfants de 6 à 9 ans ont pu participer, la semaine dernière, à une « colo apprenante » de cinq jours loin de chez eux. « Nous avons identifié les familles des quartiers prioritaires les plus touchées par le confinement et les avons appelées pour leur expliquer tout l’intérêt de ce séjour, qui ne leur coûtait pratiquement rien, poursuit la référente. Pour nous, l’objectif était à la fois de permettre aux enfants de vivre une nouvelle expérience et de rompre leur isolement. Certains ne sont pas retournés à l’école depuis le 13 mars. »

« Leur redonner le goût d’apprendre »

Hébergés à deux par chambre dans un gîte de Saint-Sauvant, ils ont enchaîné les activités collectives. Au programme de mercredi au musée du vitrail de Curzay-sur-Vonne : atelier mosaïque. Spontanément, Maëlis aide Timéo à trouver les pièces de la bonne couleur. « On veut leur redonner le goût d’apprendre et de faire des choses ensemble », souligne Elisa, animatrice aux Renardières. Chaque soir, les enfants devaient remplir un journal de bord avec leurs meilleurs souvenirs. Une bonne façon de leur permettre d’écrire avec plaisir. Chacun disposait également d’un cahier de vacances offert par la Fondation Auchan. Et contrairement aux idées reçues, l’initiative a été plutôt bien acceptée par les enfants. Younès adore apprendre « des trucs de CE1 comme 10x10=100! » Des son côté, Nadir assure que ces devoirs lui permettent de « progresser en mathématiques et d’être meilleur à l’école ». La plupart ont même continué dans leur chambre.

A Châtellerault, 119 enfants au total ont bénéficié cet été de l’une des quatre « colos apprenantes ». La plupart d’entre eux ont repris -difficilement- l’habitude de se lever tôt pendant le séjour. Et rien que cela, c’est déjà une grande victoire.

A l’école buissonnière
A Poitiers, le lycée Kyoto a ouvert ses portes en avance à seize ados volontaires qui n’étaient pas retournés sur les bancs de la classe depuis le confinement. Certains étaient inscrits dans cet établissement, mais pas tous. L’idée de cette « école ouverte buissonnière » ? Retrouver des réflexes d’élèves ! « Après cinq mois de vacances, ça change de la routine, commente Héloïse. Les horaires sont moins stricts dans la journée, de quoi se remettre doucement dans le bain. » Ces jeunes gens n’ont pas commencé le programme scolaire avant les autres. Mais grâce à des enseignants, volontaires eux aussi, ils ont bénéficié d’une remise à niveau en français et en maths à travers des jeux et des activités comme la cuisine. Ils ont d’ailleurs créé un escape game auquel la rectrice a participé lundi. L’Aroeven, association d’éducation populaire, s’est chargée de tous les aspects de la vie quotidienne. Notamment les veillées du soir. Installés à l’internat, ils ont découvert des formations qui leur étaient inconnues et ont passé le week-end à Défi’Planet.

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