
Aujourd'hui
Le constat est clair : la crise sanitaire du Covid-19 a complètement bouleversé les apprentissages des enfants, quel que soit leur niveau. Avec la meilleure volonté du monde, les enseignants n’ont pas pu terminer le programme scolaire. Les raisons ? Les disparités dans l’accès aux outils informatiques, le faible suivi de certains pa- rents ou encore le manque de formation des profs pour proposer des contenus à distance... Toujours est-il que les élèves n’ont pas assimilé toutes les notions. 4% d’entre eux auraient même perdu tout contact avec l’école pendant et après le confinement, selon le ministère de l’Education nationale.
Une formule de Gilles Tabourdeau, représentant local du Snuipp-FSU, résume la situation : « L’école républicaine qui offre les mêmes chances à tous s’est arrêtée le 16 mars ». Dans ce contexte, se pose une question : comment raccrocher les décrocheurs ? Ou, sans aller si loin, comment simplement rattraper le temps perdu ? « Imaginer qu’on va faire le programme de l’année et les quatre mois manquants, c’est faux ! », poursuit le syndicaliste, dont la « maison-mère » réclamait fin juin un « allègement des programmes après concertation ». En vain. Dans la circulaire de rentrée publiée mi-juillet, Jean-Michel Blanquer a admis des « écarts d’apprentissage ». Pour les résorber, il a donné jusqu’aux « vacances de la Toussaint » aux enseignants pour atteindre des « objectifs pédagogiques prioritaires ». Ils sont identifiés pour chaque niveau et mis à disposition sur le site Eduscol. Tout comme les « tests de positionnement ». Si la démarche semble louable, elle irrite également une partie des profs, qui considèrent ces prescriptions « hors sol ». « Nous n’avons pas besoin d’évaluations standardisées qui viendraient d’en haut. Il faut tenir compte des disparités entre les écoles », souligne Gilles Tabourdeau. Là-dessus, les syndicats sont unanimes. « Nous allons reprendre les élèves où ils se sont arrêtés, c’est le cœur de notre métier que d’effectuer un diagnostic des apprentissages en début d’année », tempère Jean-François Roland, du SE-Unsa. Qui ajoute : « Cela prendra le temps qu’il faudra. Il faut faire confiance aux enseignants. »
Le ministère promet « une réponse pédagogique, un soutien social et un accompagnement psychologique » selon les besoins. Pour maintenir et développer le lien avec les familles, le site mallettedesparents.education.gouv.fr a été créé. Dans tous les cas, une chose est sûre, les élèves devront certainement cravacher un peu plus pendant cette année scolaire.
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