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Dans la Vienne, une production restée studieuse
Catégories : Cinéma, Covid-19 Date : lundi 08 juin 2020Les sociétés de production audiovisuelle de la Vienne ont vécu un gros coup d’arrêt, avec des tournages annulés ou reportés. Pour autant, et malgré des difficultés à se projeter, elles ont vécu un confinement relativement studieux.
Comme freinée en plein vol. Après un bel exercice 2019 et un début d’année 2020 probant, Grenouilles Productions a vu le confinement mettre un coup d’arrêt soudain à son activité. « Elle s’est réduite de 90% sur la période, confie Gildas Nivet, le codirigeant de la société de production poitevine. On a tout de même trouvé quelques audits où l’on a proposé à des entreprises des synopsis de publicités. On a pu vendre un peu d’expertise. »
Face à la crise, l’entreprise a fait le choix de ne pas mettre ses salariés au chômage partiel, sans pour autant exiger d’eux une même charge de travail, à distance. « On a pu avancer sur le storyboard des Amis du potager, un documentaire dont le tournage commencera en fin d’année à Ménigoute, en coproduction avec Arte Allemagne. On en finalise l’écriture, précise le réalisateur poitevin. On a aussi écrit des projets de documentaires en Inde et travaillé sur des prototypes 3D. »
Peu de changement dans les habitudes de travail pour La Chambre des Fresques puisque son équipe était, elle, déjà rompue à la pratique du télétravail « Trois jours par semaine en temps normal », explique Léa Yapi. Mais le confinement a tout de même entraîné le report de deux tournages et ainsi, décalé le versement des subventions. « Ce qui change le budget prévisionnel de la société, indique l’assistante de production. Cela peut poser problème sur la durée. »
Malgré les pertes, « on est serein », assure Gildas Nivet. Le codirigeant compte sur plusieurs tournages à la rentrée (le festival du film d'Angoulême, entre autres) et veut croire en une reprise de la communication audiovisuelle, dans les semaines à venir. Il mise aussi sur la location de matériel et de son studio, à Poitiers, malgré un protocole sanitaire contraignant. « On est suffisamment équipé pour que ça tourne. » Distanciation, gel et masques s’imposent à tous les tournages jusqu’à nouvel ordre. « D’ici septembre, selon l’évolution de la situation, la réglementation pourrait changer », espère Léa Yapi.
Malgré une fin d'année un peu tronquée, Romain Rouan vient de boucler son Master 1 Assistant réalisateur avec enthousiasme. Les tournages au programme du cursus ont eu lieu avant le confinement et la plupart des examens ont pu se faire, même à distance. « Surtout, le confinement nous a permis d'avancer beaucoup plus vite sur notre mémoire », glisse le jeune homme, mordu de cinéma.
En revanche, avec l'annulation d'une grande majorité des tournages cet été, Romain ne pourra effectuer son stage qui aurait dû valider son année. « On a obtenu la neutralisation de la note de stage en M1, indique Laurence Moinereau, la responsable de formation. Ma plus grosse inquiétude concerne les M2 pour qui ce stage est important dans leur insertion professionnelle. Il leur est toutefois possible de repousser la date limite de validité de leur inscription jusqu'au 31 décembre, le temps de trouver un tournage. » En espérant une reprise rapide de l'activité sur les plateaux.
La crise sanitaire a déjà un effet sur la rentrée à venir. La deuxième phase d'admission (un oral et un exercice pratique) n'ayant pu se tenir en raison des normes sanitaires, la prochaine promotion -huit étudiants- n'a été sélectionnée cette année que sur dossier. Enfin, le premier tournage de l'année (en novembre) devra probablement se faire en un lieu unique, pour une bonne application des mesures de distanciation. « Il va falloir réduire nos ambitions sur le nombre de décors. »
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