Les chasseurs serrent les rangs

Après le double accident mortel des 15 et 16 novembre, la Fédération des chasseurs de la Vienne a choisi de rappeler les consignes de sécurité à ses adhérents. Sous le regard encore plus vigilant des agents de l’Office nationale de la chasse et de la faune sauvage.

Arnault Varanne

Le7.info

15 novembre à Montamisé. Un homme de 61 ans s’écroule en forêt de Moulière, touché par une balle en marge d’une chasse en groupe. 16 novembre, aux Trois-Moutiers. Un quadragénaire s’effondre dans les bois de La Mothe-Chandeniers, après un tir accidentel commis par un jeune de 16 ans, accompagné de son père. « Un triste concours de circonstances, reconnaît Michel Cuau, le président de la Fédération des chasseurs de la Vienne. Le dernier accident mortel remontait à vingt-cinq ans. »

En « cellule de crise » une partie de la semaine dernière, la Fédé a décidé d’adresser un courrier à ses 12 500 adhérents pour les rappeler à leur devoir de vigilance. De fait, le procureur de la République Michel Garrandaux estime que dans les deux cas, « les règles élémentaires de sécurité n’ont pas été respectées ». A Montamisé, il s’agirait d’un non-respect de l’angle de tir de 30°. Aux Trois-Moutiers, l’auteur du coup de fusil n’aurait pas déchargé son arme avant de franchir un obstacle. « Dans les deux cas, des tas de vie sont brisées », déplore Michel Cuau. Des poursuites civiles voire pénales pourraient, en plus, être déclenchées par le Parquet de Poitiers.

Tout est passé au crible

Pour autant, difficile de « mettre un gendarme derrière chaque chasseur ». En l’espèce, l’organisme en charge des contrôles s’appelle l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) qui déploie, en moyenne, quatre agents sur le terrain au quotidien. « Notre rôle est de vérifier que toutes les mesures de sécurité ont bien été prises », explique Sébastien Chauveau, inspecteur de l’environnement. De la mise en place d’un panneau sur la route lors de battues au respect de la distance avec les habitations, en passant par le port de la chasuble orange ou le remplissage du carnet de battue, les agents de l’ONCFS passent tout au crible et verbalisent le cas échéant.

« Respecter l’angle de tir »

« Quand une nouvelle réglementation sort, le nombre de procédures peut aller jusqu’à 45 ou 50 par an. Mais depuis le début de la saison, le 1er juillet, nous avons constaté moins d’une vingtaine d’infractions. Leur nombre a pu atteindre une centaine il y a quelques années. » Cette baisse notable n’évite hélas pas les accidents mortels. « Le chef de battue est responsable juridiquement mais à partir du moment où tous les chasseurs ont signé le carnet de battue, chacun est responsable de son tir. » D’un département à l’autre, les règlements diffèrent. « Par exemple, l’angle des 30° de sécurité qui permet, en battue, d’éviter au maximum les ricochets, n’est pas obligatoire dans la Vienne. »

Dans le courrier adressé à ses adhérents, Michel Cuau leur demande de le respecter sans attendre. Le département est par ailleurs « l’un des rares à imposer une zone d’interdiction des armes à feu de 150m des habitations », souligne Sébastien Chauveau, précisant que « toutes les infractions sont au même niveau ». Elles se soldent soit par un timbre-amende soit par une procédure judiciaire.

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