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L’école des policiers municipaux en suspens
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : mardi 26 novembre 2019Deux ans après l’annonce de l’ouverture, à Poitiers, d’un centre de formation des policiers municipaux du Grand-Ouest, le projet patine. Le regroupement a démarré mais le nombre de stagiaires reste incertain. Et la loi a changé...
En 2017, le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) annonçait dans les colonnes du 7 (n°358) la création à Poitiers d’un centre de formation pour les policiers municipaux, censé accueillir pour six mois des agents de tout le Grand-Ouest. L’objectif ? Rationaliser les investissements. Olivier Degeorges, en charge de la question au sein de la direction nationale du CNFPT, précisait vouloir se doter « des moyens logistiques très particuliers liés aux missions de ces agents, plutôt que de nouer des partenariats extérieurs et de louer des équipements spécifiques à chaque session ». A ce moment-là, on évoquait la construction d’un bâtiment pour abriter un dojo, une salle de tir et un poste de police reconstitué ainsi que d’un espace goudronné pour apprendre aux stagiaires à intercepter des véhicules.
Alors qu’en est-il au terme de l’échéance de « vingt-quatre mois » fixée en juin 2017 ? « Nous avons continué les opérations de regroupement », indique Olivier Degeorges. Toute la formation initiale des collègues recrutés par des collectivités en Nouvelle-Aquitaine et en Bretagne est désormais effectuée à Poitiers. En 2020, cela représentera, comme l’année passée, six promotions de vingt agents. Soit une centaine d’individus qui logent sur le long terme dans les hôtels de l’agglomération.
Le RICM mobilisé
Exit pour l’instant l’accueil des agents du Centre-Val de Loire programmé à la base. En outre, il se trouve qu’une loi sur la « Transformation de la fonction publique », adoptée en août 2019, a sensiblement rebattu les cartes et contraint le CNFPT à geler ses investissements. « Il est prévu qu’un certain nombre de policiers municipaux soient dispensés de façon totale ou partielle des modules de formation initiale selon leur expérience antérieure », décrypte Olivier Degeorges. Sont visés en particulier les anciens gendarmes et agents de la police nationale. Or, ce public constitue 70% des nouvelles recrues de la police municipale ! De quoi impacter radicalement les volumes et le nombre de sites de formation. Actuellement, cinq sont définis au plan national. Mais quid de la suite ? « Le CNFPT attend les décrets d’application pour adapter ses modalités de formation. »
En attendant la création ou non de ces infrastructures, devinez où se perfectionnent les policiers municipaux bretons et néo-aquitains ? Au sein de la caserne du Régiment d’infanterie chars de marine. Le RICM, à l’ouest de Poitiers, dispose de grands bâtiments à l’écart des regards pour effectuer ce genre d’entraînements. Une grande partie des cours se déroule dans les salles traditionnelles du CNFPT près de la gare. Concernant le maniement des armes, les agents bénéficient d’équipements existants en dehors de la Vienne. Mais les files d’attente augmentent car aujourd’hui la moitié des 22 000 policiers municipaux de France sont armés. Ils étaient à peine 4 000 il y a dix ans.
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