Les déchets utiles du surcyclage

Dans le sillon du DIY (Do it yourself), le surcyclage, ou upcycling, connaît un véritable essor. Même de grands designers sacrifient à cette tendance, savant mélange de créativité et d’écologie.

Claire Brugier

Le7.info

A partir de chariots de supermarché, le designer Xavier Degueldre a conçu des fauteuils. Jeremy Edwards a créé des meubles à base de matériaux récupérés dans la rue, Marcel Wanders la chaise Sparkling en PET 100% recyclé... Même Hermès a lancé la griffe Petit H, à travers laquelle la marque de haute couture optimise ses chutes de tissu. L’upcycling, surcyclage en français, n’est rien moins que l’illustration de l’adage d’Antoine Lavoisier : « Rien ne se perd, tout se transforme. » Nul besoin toutefois d’être un brillant chimiste ou un créateur de renom pour faire de déchets des objets d’art, ou plus humblement des objets du quotidien, notamment de déco. Avec un peu d’imagination et d’huile de coude, voire quelques clics Internet où les blogs se multiplient, chacun peut se lancer. 
A Thuré, Coraline Poudret a décidé voilà un an de créer sa petite entreprise autour du concept d’upcyling, séduite à la fois par « le côté écologique et le côté artistique ». Elle a ainsi conçu des tables et étagères en cassettes VHS, créé un luminaire à partir de plusieurs lustres démodés, des tableaux à partir de livres et magazines... « L’idée est d’éviter la consommation de masse en donnant une nouvelle vie à un objet ou à un meuble, parfois en le détournant de sa fonction initiale pour le rendre utile à nouveau. Et unique. »  En touche-à-tout inspirée, Coraline Poudret est convaincue que l’« on peut tout recycler ». Hormis  des basiques comme la colle ou la peinture, elle n’achète donc rien. « Je fais en fonction ce que l’on me donne. »

Quand on veut...

La démarche de Francky Bruneau et de quelques autres, à La Regratterie, est similaire. En déménageant en octobre 2018 à Migné-Auxances, la recyclerie créative à ouvert une matériauthèque, « pour montrer que l’on peut faire quelque chose avec des rebus et des déchets ». Le mobilier de la Maison des étudiants, à Poitiers -une commande passée auprès de La Regratterie et Zo Prod-, en est un bel exemple. « J’ai personnellement un petit garage plein de choses qui n’attendent que moi, plaisante Francky Bruneau. Je viens du monde de la ferme, où l’on a toujours gardé les morceaux de bois et de ferraille. Il y a dans les caves et les greniers plein de choses qui peuvent servir. » Ici et là, et notamment à La Regratterie, des ateliers proposent de s’initier au travail des matériaux, du métal, du bois, du tissu... « Le métal, la soudure à l’arc surtout, attire beaucoup de monde. On fait une première pièce, et puis la deuxième sera mieux... C’est ludique. » Plus que des compétences, en matière d’upcycling, « c’est l’envie qui fait progresser ». 

Retrouvez notre dossier complet :

À lire aussi ...