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A l’occasion de la Journée mondiale du diabète organisée aujourd'hui(*), zoom sur le patch de contrôle de glycémie qui se développe depuis trois ans. Le Centre d’investigation clinique de Poitiers tente d’établir un lien entre son usage et la réduction de complications cardiaques.
Pendant des années, la façon la plus simple pour les diabétiques de contrôler leur taux de glucose dans le sang consistait à se piquer le bout du doigt et à déposer une goutte de sang sur une languette réactive prévue à cet effet. Désormais, ils disposent d’une alternative : le patch. Relativement récent sur le marché, le capteur est grand comme une pièce de deux euros. Il se pose en général sur le bras. Un mini-scanner permet d’accéder immédiatement à sa glycémie en temps réel pendant quatorze jours. L’opération, discrète et indolore, peut être répétée à volonté sans danger.
Pour les quatre millions de diabétiques français, la glycémie est un indicateur majeur. « Trop de sucre abîme les vaisseaux sanguins, et donc au final tout le corps, car il n’y a pas une partie qui ne soit pas vascularisée », souligne le Pr Pierre-Jean Saulnier, diabétologue au CHU de Poitiers. L’hyper comme l’hypoglycémie doivent être régulées, parfois par l’injection d’insuline, cette hormone qui fait défaut aux malades. Le patch et son lecteur amènent donc un confort de vie, notamment aux enfants (dès 4 ans). Reste son prix relativement élevé : environ 90€ pour un mois complet. Pour l’instant, la Sécurité sociale a décidé de ne rembourser à 100% que les patients ayant besoin de trois injections quotidiennes d’insuline.
Recherche en cours
Au-delà de cette révolution dans la maîtrise du taux de glucose, le Pr Saulnier a perçu un autre atout à ce dispositif. Avec sa casquette de chercheur au sein du Centre d’investigation clinique de Poitiers, il pilote depuis un an une étude nationale sur une cohorte de deux cents patients (à terme), associant des équipes de plusieurs CHU. L’hypothèse ? La répétition des épisodes d’hypoglycémie pourrait détériorer le rythme parfait du cœur et provoquer plus d’AVC et d’infarctus. Reste à le démontrer. Mais si cela s’avère exact, le patch de contrôle de glycémie pourrait sauver des vies. « Avec lui, les patients se suivent mieux, font donc moins d’hypoglycémies et moins de troubles du rythme cardiaque », poursuit le Pr Saulnier. Les conclusions de l’étude seront rendues dans un an et demi.
(*)Un stand d’infos et de dépistage est installé toute la journée dans le hall du CHU.
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lundi 23 décembre