Le rock portugais arrive en ville

Le XL Tour des Xutos e Pontapés, véritables icônes du rock portugais, va passer samedi par la Maison des étudiants, dans le cadre du festival Picta Lusa. Ce sera la deuxième fois que le groupe, qui  fête ses  40 ans, se produira à Poitiers. Entretien avec Kalú, le batteur.

Claire Brugier

Le7.info

Comment aviez-vous atterri à Poitiers en 2016 ?

« Notre première prestation à Poitiers est essentiellement due à l’amitié qui s’est créée entre Arlindo, Pauline Marques et nous. Nous nous sommerencontrés plusieurs fois lors de nos concerts au Portugal et ils nous ont mis au défi de jouer à Poitiers, où Arlindo est professeur de portugais. Dans ses cours, il se sert souvent des paroles de nos chansons. »

Vous avez joué partout dans le monde, souvent devant un public lusophone ou en présence d’une communauté immigrée importante. A Poitiers, ce n’est pas le cas. Est-ce que cela se ressent depuis la scène ?

"Oui, évidemment. Jouer dans une ville comme Poitiers, où les Portugais sont peu nombreux, tient presque d’un retour aux origines, lorsque nous jouions devant des personnes qui ne connaissaient pas notre travail. Cela nous oblige à apporter encore plus de soin à notre spectacle. »

La Vienne a accueilli d’autres noms de la musique portugaise, comme le rappeur Vasco Sensi (2015), la Ronda dos Quatro Caminhos, Vitorino et, en 1981, Zeca Afonso(*). Quelle est votre relation à la musique traditionnelle ?

« Très bonne.  J’ai la certitude que si aujourd’hui je suis un musicien reconnu, je le dois aussi beaucoup au chemin et à l’œuvre de ces grands musiciens que je ne me lasse pas d’écouter. Des noms comme Zeca Afonso, Sergio Godinho, Vitorino, José Mario Branco et d’autres sont incontournables pour moi. »

Quand on parle de rock au Portugal, on parle immanquablement des Xutos. Comment vivez-vous cette « responsabilité » ?

 Bien (sourires). C’est très gratifiant de savoir que l’on a un rôle important dans le rock portugais mais cela fait presque de nous des « ambassadeurs » et cela nous oblige, dans le bon sens du terme, à faire toujours mieux pour, en quelque sorte, élever encore plus haut le Rock portugais. »

Plusieurs générations vous suivent. Comment expliquez-vous cette fidélité ?

« Peut-être parce que nos musiques et nos textes sont bons (sourires). Je pense que le message que nous transmettons est toujours très actuel, ce qui explique qu’il touche plusieurs générations ».

Zé Pedro, le fondateur et chanteur du groupe, a disparu récemment. Comment avez-vous surmonté cette épreuve ?

« C’est un grand malheur mais nous faisons ce que Zé aurait voulu que nous fassions, continuer à jouer. »

Une dernière question : vous souvenez-vous quand est apparu le signal, qui revient dans vos concerts, des bras en croix formant le X de Xutos ?

« Je ne sais pas précisément la date mais je suis presque sûr que c’était à Braga, lors d’un concert avec les Mão Morta, dans les années 80. »

 

(*)Compositeur et chanteur, décédé en 1987, dont la chanson Grandôla a servi de signal pour la Révolution des Œillets, le 25 avril 1974.

 

Concert samedi 16 novembre, 21h30, Maison des étudiants de Poitiers. Premièrepartie à 20h avec Birdstone. Plus d’infos sur Facebook Association lusophone Em-Busca-De ou Fans dos Xutos e Pontapés em Poitiers

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