Hier
Plaqué par sa femme, un sexagénaire désabusé se voit offrir la possibilité de revivre leur rencontre, comme en 1974, avec des acteurs et un décor de cinéma. Une drôle d’histoire signée Nicolas Bedos, qui vaut surtout pour le duo Auteuil-Ardant.
Il ne veut pas se l'avouer, mais Victor est bel est bien dans l'impasse. En panne d'inspiration, il ne travaille plus depuis plusieurs années. Dans son couple, ce n'est guère mieux : Marianne, sa femme ne le supporte plus et le trompe avec son meilleur ami. Si bien qu'un soir, le sexagénaire se retrouve à la porte, seul avec ses regrets. C'est là qu'il retombe sur l'invitation des Voyageurs du Temps, une société qui permet à ses clients de se replonger dans l'époque de leur choix, entre artifices théâtraux et reconstitution historique. Pour Victor, ce sera 1974, année de sa rencontre avec celle qui deviendra l'amour de sa vie.
Mais est-ce bien sa Marianne, face à lui ? Ou la jeune et jolie actrice qui l’incarne ? Dans son deuxième long-métrage, Nicolas Bedos imagine un vaudeville très étonnant, moderne et mené tambour battant, autour des affres d’un couple à l’épreuve du temps qui passe, trop vite. Pour le cinéaste, la nostalgie ne doit pas être un refuge, aussi illusoire et déformant qu’un plateau de cinéma, mais un support pour se rappeler de toutes ces petites choses qui nous ont fait (et nous font encore) craquer pour l’autre. Le message est certes convenu, il reste bien amené et surtout joliment incarné (formidables Daniel Auteuil et Fanny Ardant).
La Belle époque se montre aussi trop gourmande. A la fois satire du monde moderne (les anglicismes, la technologie), des coulisses du spectacle et en même temps une ode sincère à la magie du cinéma… Surtout, la mise en abyme de son réalisateur -à travers le personnage campé par Guillaume Canet- et de sa muse (Doria Tillier) s'avère superflue. On retient une belle romance, malgré tout.
Romance de Nicolas Bedos, avec Daniel Auteuil, Doria Tillier, Fanny Ardant (1h55).
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lundi 23 décembre