Hier
Laurent Bigot. 50 ans. Ancien volleyeur professionnel, notamment au Stade poitevin volley-ball (à l’époque). Reconverti avec bonheur dans l’événementiel depuis une vingtaine d’années. Signe particulier : discret mais enraciné.
Les plus jeunes de nos lecteurs auront beau le « Googliser », ils trouveront peu de traces de lui. L’ex-pointu du Stade poitevin volley-ball, sept saisons dans la Vienne -record à battre-, est de l’époque d’avant. Celle où Canal + consentait à retransmettre un match de temps en temps. Panne de magnéto interdite ! Son père a gardé quelques traces du fiston en action « gravées sur DVD ». Pour le reste, il faut se contenter des coupures de presse et de la mémoire des protagonistes pour raviver la flamme. Du haut de son mètre quatre-vingt-seize, le Ch’ti n’a pas toujours « donné » dans l’événementiel. Sa vie d’avant est riche de 50 sélections en équipe de France, d’une coupe de France en 1996 et de onze ans au plus haut niveau français, entre Grenoble, Montpellier et donc Poitiers. Pas mal, non ?
« Je suis mal retombé, c’est la vie »
Du sport-études de Wattigny à Lawson-Body, de son premier set à ce fameux 27 décembre 1997, le fils d’institutrice et de professeur de maths a vécu son rêve en accéléré. Jusqu’à ce qu’une méchante blessure au genou ne lui coupe définitivement les ailes. « C’était à l’entraînement, le jour de mon anniversaire, je suis mal retombé… Le médecin m’a dit : « Tu n’as plus de genou. Le cartilage est trop abîmé pour continuer… » C’était soudain et surtout subi. Mais c’est la vie. » A 29 piges, Laurent Bigot a donc dû tourner la page, alors qu’il avait anticipé une fin de carrière vers « 33-34 ans ». Qu’à cela ne tienne, sa retraite sportive lui a ouvert les portes d’une autre carrière dont il avait commencé à semer quelques graines auprès des partenaires du club. Il cite les noms de Claude Chevalier, Christian Poirault ou encore Claudie Chevallier comme autant de pygmalions de sa reconversion.
« Quand tu es bien quelque part, pourquoi partir ? »
Sa passion pour le beach, cultivé l’été sur les plages de Royan, l’a naturellement amené à s’intéresser au développement de la discipline. Titulaire du Brevet d’Etat (BE2), Laurent Bigot aurait aussi pu se tourner vers une carrière d’entraîneur, comme son ancien coéquipier Olivier Lecat. « Mais j’avais envie de m’orienter vers autre chose que du 100% volley… » Et accessoirement de prolonger son bail dans la Vienne plutôt que faire et défaire les valises tous les trois-quatre matins. « Quand tu es bien quelque part, pourquoi partir ? », interroge-t-il. Sa femme Marisol et leurs enfants, Alice (25 ans) et Nicolas (23 ans), ne le démentiront pas… même si sa progéniture trace sa route à Paris et Bordeaux. Et puis, quelque part, Laurent Bigot voyage et fait voyager les autres via son agence d’événementiel « LB Event ». « Comme Le Bon Evénement ! » Dans quelques jours, il accompagnera un groupe d’une centaine de personnes à New York. Dix ans qu’il tire le fil de la cohésion d’équipe et « emmène ses clients vers un objectif commun ». Toute ressemblance avec le sport de haut niveau ne serait que fortuite.
Trêve de plaisanterie car son ancienne vie et sa « nouvelle » s’entremêlent. Pour décrocher sa licence de voyagiste, il faut au minimum un Bac + 4. Or, Laurent avait obtenu une licence de management en Staps. « Mais mon BE2 m’a servi puisque c’est un diplôme de niveau Bac +4. Je ne l’ai pas eu pour rien ! » ll y a aussi ces amitiés qui perdurent, comme avec son ancien coéquipier Thierry Cojan. Depuis Paris, l’auteur-compositeur-interprète « co-construit les animations musicales et ludiques » proposées aux clients de « LB Event ». « Je suis le parrain de sa fille. » Bref, le volley a servi de « tremplin » au plus Poitevin des Nordistes. Un temps, il a œuvré au sein de son club de cœur pour attirer de nouveaux partenaires. Ce temps est révolu, il revient désormais à Lawson-Body uniquement pour le plaisir et claquer des bises à celles et ceux qui le reconnaissent.
Opéré du genou une deuxième fois, en août dernier, le chef d’entreprise espère prolonger un peu son bail sur les terrains avec ses copains de Montamisé, à la passe. Ne comptez pas sur lui pour entonner la mélodie de la nostalgie. « Le Big » se sent bien dans son époque, épanoui sur les plans perso et professionnel ». Le sport de haut niveau lui a appris « le mélange des générations et la capacité d’adaptation ». Qu’importe donc si Google ne restitue de lui que des bribes de sa carrière. L’essentiel est ailleurs.
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lundi 23 décembre