Une ligne vers Manchester dès 2020 

Sealar exploitera l’aéroport de Poitiers-Biard à partir du 1er janvier 2020. Le consortium négocie avec Ryanair l’ouverture d’une ligne vers Manchester, en plus de celle vers Londres.

Arnault Varanne

Le7.info

Brest, Morlaix, Quimper, Marseille comme actionnaire et donc Poitiers. Dans le petit monde de la gestion aéroportuaire, Sealar ne manque ni d’ambitions ni d’atouts. Ce consortium, composé d’une filiale de la Chambre de commerce et d’industrie du Finistère (INSFO), d’autre de la CCI de Marseille-Provence (CCIMP Infrastructures) et du groupe d’ingénierie TPF, prendra les commandes de Poitiers-Biard dès le 1er janvier prochain (cf. n°463 et le7.info) en lieu et place de Vinci Airports. Son projet ? Faire passer la plateforme de 122 000 à 190 000 passagers en douze ans. Son plan ? Développer de nouvelles lignes commerciales. « Quatre destinations (Marseille, Milan, Bruxelles, Madrid, ndlr) sont envisagées, notamment une liaison avec Marseille, trois à cinq fois par semaine, toute l’année », convient Raoul Laurent. Le directeur général de Sealar confirme aussi des négociations pour que dès 2020 une ligne vers Manchester s’ajoute à celle vers Londres, en lien avec Ryanair(*). « On y travaille. Nous sommes des développeurs ! »

L’Etat met la main à la poche

Au-delà, le consortium annonce vouloir investir 8M€ sur la durée de la concession, notamment pour rénover la piste d’atterrissage et son balisage. De façon plus nébuleuse, le futur exploitant compte « dynamiser le segment de l’aviation d’affaires par la mise en œuvre d’une offre adaptée ». Sur ce créneau, la liaison La Rochelle-Poitiers-Lyon fait figure d’ancrage pour les quatre prochaines années. Chalair assure désormais ces vols quotidiens. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, l’Etat a indiqué la semaine passée qu’il augmenterait sa participation à hauteur de 2,5M€ sur quatre ans contre 500 000€ actuellement.

Financement public : Sealar rassurant

Gros sous toujours avec une équation de taille à résoudre à l’horizon 2024 : comment continuer à financer indirectement des compagnies aériennes avec des fonds publics, alors que l’Union européenne l’interdit ? Rappelons que la Chambre régionale des comptes a émis de fortes réserves dans son dernier rapport consacré à la gestion de l’aéroport de… Poitiers-Biard. Sur ce point précis, Raoul Laurent estime que les lignes vont bouger. « Mon sentiment, c’est que ces dispositifs vont être prolongés. Le commissaire européen nous a dit (Laurent Raoul siège à l’ACI, organisation des aéroports européens, ndlr) que partout en Europe, il faudra dépasser cette date. »

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