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Au lycée, l’université ou dans le monde professionnel, tout le monde prend des notes ! Et pourtant, la pratique n’est quasiment pas enseignée. Quelle que soit la méthode utilisée, l’essentiel est de comprendre et de synthétiser.
Le constat : tout le monde prend des notes
La prise de notes est essentielle aux apprentissages. Elle améliore la mémorisation, la compréhension et la réutilisation des savoirs. Pendant une réunion ou une conférence, tout le monde prend des notes. Evidemment, les lycéens et étudiants sont les premiers concernés. Mais rien n’existe pour eux. En revanche, à l’université, les enseignants volontaires peuvent suivre une formation pour appliquer les bons gestes, comme annoncer le sommaire et bien expliquer les liens entre les parties pour que l’apprenant donne du sens au cours.
Le but : comprendre et synthétiser
« Arrêtez de tout noter, clame Thierry Olive, directeur de recherche en psychologie au CNRS et spécialiste de la question. Prendre des notes, c’est écouter, comprendre et synthétiser en hiérarchisant les informations. » Autant l’avouer, cette pratique réclame une grande attention. Mais on y gagne en mémorisation. « Dès qu’on traite le sens d’un texte, on retient mieux son contenu », poursuit l’expert. L’objectif consiste à saisir l’idée plutôt que de restituer des mots. Le conseil vaut moins pour les disciplines scientifiques où équations et schémas peuvent difficilement être réduits.
Les méthodes pour réussir
A chacun sa méthode pour prendre des notes. L’essentiel c’est d’en avoir une ! Vous connaissez sans doute les cartes mentales pour décliner des sous-rubriques en escalier à partir d’un sujet central. Le système Cornwell, lui, découpe la page en plusieurs espaces, laissant la place à des commentaires personnels, un titre et une synthèse. Les « cinq W » assurent d’avoir les informations principales en se posant les questions « qui a fait quoi, où, quand et pourquoi ? ». La Prise de notes d’Anne Piolat (Que sais-je ?) est le livre de référence. « On peut aussi simplement créer des cadres, utiliser des flèches, des couleurs ou des symboles personnels pour mieux visualiser ses notes », précise Thierry Olive. Inutile de soigner ses notes. Il faut juste pouvoir se relire au moment de réviser (régulièrement et pas deux jours avant les examens).
Crayon ou clavier
Les ordinateurs portables, tablettes et smartphones (pour prendre des photos des slides projetés au tableau) fleurissent dans les amphis. Mais un étudiant sur deux à Poitiers continue d’utiliser du papier. Or, selon l’état actuel de la recherche, ils ont raison ! La célèbre étude Muller&Oppenheimer de 2014 démontre clairement qu’on retient et restitue mieux les notes prises à la main. « On écrit plus vite sur son clavier, ce qui incite les étudiants à reprendre mot à mot le discours de l’enseignant, analyse Thierry Olive. Mais impossible de faire des flèches, des graphiques et de spatialiser ses notes. » A vos crayons !
(*) Cet expert de la prise de notes a participé à la création de l’exposition Mise à jour, apprendre à l’ère du numérique, visible à l’Espace Mendès-France jusqu’au 17 novembre.
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lundi 23 décembre