Un Grand Atelier, trois espaces

Après plusieurs mois de travaux, le musée de Châtellerault rouvre ses portes au public samedi. La muséographie a été entièrement revue pour définir trois espaces distincts qui rendent hommage à l’histoire de la ville.

Claire Brugier

Le7.info

Exit le musée Auto Moto Vélo. Sous ce qui fut longtemps l’un des grands ateliers de la manufacture d’armes de Châtellerault, la Ville s’apprête à ouvrir un nouvel espace muséographique de plus de 3 000m2, qui mêle l’art et l’industrie. 

La structure métallique du lieu, caractéristique de l’architecture industrielle du XIXe siècle, constitue un écrin de choix pour les trois collections qui vont cohabiter à partir de samedi dans le nouveau musée châtelleraudais, rebaptisé « Le Grand Atelier -Musée d’art et d’industrie », précise la première adjointe Maryse Lavrard. La mention a son importance et traduit l’ambition du lieu, aboutissement d’un « projet de longue date » intimement lié à la Manu, qui fête cette année ses 200 ans, et à Rodolphe Salis, le Châtelleraudais fondateur de l’emblématique Chat noir, en 1881. 

Avec près d’une centaine de zincs en sa possession, le musée de Châtellerault possède de fait la plus importante collection des silhouettes qui ont fait les riches heures du célèbre cabaret parisien, devançant en la matière les musées de Montmartre et d’Orsay.

Dans une ambiance feutrée, lumières tamisées et habillage sombre, l’évocation du Chat noir imaginée par le scénographe Jean-Marc Gaillard est volontairement immersive. A travers des cadres rétroéclairés mettant en scène des silhouettes, un castelet à manipuler pour créer son propre tableau, des affiches ou encore la présentation des principaux instigateurs du théâtre d’ombres, elle permet au visiteur de replonger dans la vie nocturne du cabaret, royaume de la fée verte et de tous les excès.

La Manu à redécouvrir

Autre histoire, autre ambiance dans l’espace dédié à la manufacture d’armes où l’on retrouve les armes confectionnées jusqu’en 1968 dans l’usine châtelleraudaise, les chefs-d’œuvre réalisés par les élèves de l’école d’apprentissage, mais également « un espace qui suggère l’atelier, avec des machines-outils restaurées par l’association Manu Châtel, ainsi que des outils de précision », explique Julie Biesuz, conservatrice-adjointe du musée. Deux films, enrichis de témoignages et de vidéos d’archives de l’INA ouvrent aux regards la porte de la manufacture, créée en 1819 et qui a accueilli jusqu’à 8 000 ouvriers au début du XXe siècle.

Enfin, que les passionnés de belles mécaniques se rassurent, l’espace consacré à la collection « auto moto vélo » ne va nullement pâtir de ces nouveaux aménagements. Il sera toujours possible de tourner autour des carrosseries rutilantes, de plonger dans la reconstitution du garage, de remonter le temps aux côtés des deux, trois ou quatre-roues qui ont transporté les hommes pendant deux siècles.

Le Grand Atelier de Châtellerault, à partir du 9 novembre, du mercredi au dimanche, de 14h à 18h. Entrée gratuite ce week-end.

Crédit photo : Grand Châtellerault-Iboo créations

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