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La rédaction du 7 consacre une série aux Poitevins expatriés dont le parcours professionnel et personnel sort du lot. Deuxième volet cette saison avec Léonie Benoist, l’une des trois co-gérants de la fromagerie Maître Renard, à Lisbonne (Portugal).
Racontez-nous votre enfance ?
« J’ai grandi à Lavausseau mais mes parents n’en étaient pas originaires. Mon père étant l’un des fondateurs du Confort moderne, à Poitiers, j’ai baigné dans la musique, j’ai été passionnée très tôt. »
Petite, vous rêviez à quoi
« Au début, j’ai voulu être dans l’événementiel et la musique. En « vieillissant », j’ai aussi appris à apprécier la gastronomie, le vin, le fromage... En plus, ma mère cuisine très bien ! Quand on se voyait à Poitiers, entre copains, c’était souvent pour se faire un bon repas, se boire une bonne bouteille... »
Quelles études avez-vous faites ?
« Je suis allée au lycée du Bois-d’Amour, puis j’ai fait un IUT GEA (ndlr, Gestion des entreprises et des administrations) et trois ans de master à l’école de commerce de Poitiers, avec une spécialisation d’un an à l’étranger, à Lisbonne, ce qui m’a permis d’avoir un double diplôme. »
Votre jeune carrière en quelques mots ?
« Avec Ulysse et Quentin, nous avons fini nos études en juin et nous nous sommes aussitôt lancés dans le projet de la fromagerie. Parallèlement, j’ai travaillé à la BNP à Lisbonne, en tant que trader assistant. Depuis quatre ou cinq mois, je travaille entièrement à la fromagerie, que nous avons ouverte il y a bientôt deux ans. »
Comment est né ce projet ?
« Nous sommes tombés amoureux du Portugal. Nous voulions y rester alors nous avons cherché une idée... Et le fromage est venu naturellement car nous sommes de grands fous de fromages tous les trois. En plus, avec mon compagnon, nous venons du Poitou, LA région du fromage de chèvre, nous avons grandi avec ! Et puis le fromage est quelque chose d’inscrit dans la culture portugaise, même s’il n’y en a pas la même quantité qu’en France. De plus beaucoup de Portugais ont des attaches en France. Nous nous concentrons sur les fromages français et quelques classiques italiens et anglais. Nous en proposons entre soixante et quatre-vingts l’hiver. »
Quels fromages du Poitou proposez-vous ?
« Du Poitou, nous avons le Mothais sur feuille, du chèvre de Paul Georgelet, du chabichou... Nous avons aussi en parallèlement une petite épicerie fine avec des foies gras Mitteault, des huiles de l’huilerie de Neuville-de-Poitou... En fromages, le Mothais sur feuille est l’une de nos meilleures ventes. Plus globalement les fromages de chèvre plaisent beaucoup, aux Portugais comme aux Français, qui connaissent leurs classiques. »
Comment avez-vous choisi le quartier de Lisbonne, en l’occurrence Campo de Ourique ?
« On n’aurait pas pu trouver meilleur quartier. Campo de Ourique est un peu chic et réputé pour avoir des produits de qualité. On y trouve un boucher français, une boulangerie française, le lycée français... Aux dires des Portugais, c’est un peu devenu le quartier français de Lisbonne. »
La Vienne vous a marquée pour...
« Poitiers. J’y ai grandi, c’est une ville que je porte dans mon cœur. J’y ai ma famille, j’y retrouve mes amis du lycée ! »
Quelle est, selon vous, la personnalité qui symbolise le plus la Vienne ?
« Rabelais, pour le côté épicurien et aussi parce que nous avons en projet l’ouverture d’un bar-cave à fromages, Les Bons Vivants, dont le logo reprend des dessins de Rabelais. Il devrait ouvrir dans quatre mois, dans le quartier Intendente. »
Pourquoi elle ?
Avec son compagnon Ulysse Jasinsky, Poitevin comme elle, et leur ami Quentin Bouyaghi, Charentais, Léonie Benoist a ouvert voilà bientôt deux ans une fromagerie à Lisbonne, sous l’enseigne Maître Renard.
Votre âge ?
« 27 ans. »
Un défaut ?
« Je stresse souvent, je remets toujours tout en cause. »
Une qualité ?
« J’aime le challenge. »
Un livre de chevet ?
« Le Parfum, de Patrick Suskind. »
Une devise ?
« Je reprendrais la phrase d’Anthelme Brillat-Savarin : un repas sans fromage est une belle à qui il manque un œil. »
Un voyage ?
« Le Japon. »
Un mentor ?
« Mon père. »
Un péché mignon ?
« La gourmandise. »
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lundi 23 décembre