Hier
Un exploit, un vrai pour le PB86
Dans les cordes après dix minutes, le PB86 a renversé Roanne, 2e de Pro B, au terme d’une seconde période incroyable d’intensité. Poitiers se rassure après deux revers d’affilée.
Après le Médiator et la Dépakine, le prochain scandale sanitaire concernera-t-il l’Androcur ? La question mérite d’être posée, après que plusieurs victimes de ce médicament antipilosité ont assigné le laboratoire Bayer devant le tribunal de grande instance de Bobigny, lequel a fixé une première audience le 29 mai. A Poitiers, Véronique Dujardin a mandaté le cabinet toulousain Métis pour intenter la même action, de manière à ce qu’une expertise soit diligentée. « J’ai pris de l’Androcur entre 1992 et 2013 avec seulement un arrêt de quatre mois en 1994, pour pallier de gros dérèglements hormonaux, pas pour de l’acné comme d’autres, indique-t-elle. Dès la découverte de trois méningiomes, en 2013, l’Androcur a été suspecté et immédiatement arrêté. Je savais qu’il pouvait y avoir des risques hépatiques et liés au choléstérol, c’est tout. »
La conservatrice en chef du patrimoine à la Région a dû subir une première opération le 14 novembre 2013, au CHU de Poitiers. Après une dizaine d’heures, les chirurgiens lui ont enlevé un premier méningiome coincé entre les deux nerfs optiques. Las… Si elle a bien recouvré une vue normale, ses problèmes de santé ne se sont pas arrêtés là. Car les troubles visuels liés au deuxième méningiome l’handicapent encore et toujours. Pertes d’équilibre, troubles de la mémoire, disparition de l’odorat… Véronique Dujardin est victime de graves dysfonctionnements, sachant qu’une deuxième opération n’est pour l’heure pas d’actualité en raison des risques collatéraux.
500 cas en France
Pour toutes ces raisons, la Poitevine veut obtenir de Bayer une indemnisation liée à ses séquelles et au préjudice d’anxiété. Elle travaille depuis cinq ans à temps partiel et ne compte plus les arrêts maladie et les désagréments quotidiens. Comme elle, près de 500 femmes subiraient en France les conséquences de la prise prolongée d’Androcur, selon la Caisse primaire d’assurance maladie. La bataille juridique va maintenant tourner autour du défaut ou non d’information aux patientes. Dès 2008, le neurochirurgien Sébastien Froelich, de l’hôpital Lariboisière à Paris, avait déjà suspecté des liens entre l’Androcur et sa molécule principale l’acétate de cyprotérone et l’apparition de tumeurs au cerveau.
Pour Emmanuelle Huet-Mignaton, présidente de l’Association méningiomes dus à l’acétate de cyprotérone (Amavea), il ne fait aucun doute que Bayer « doit payer pour ses manquements ». « Mais pas seulement le laboratoire ! Nous voulons que soit établie la chaîne de responsabilité entre le laboratoire, certes, mais aussi l’Agence nationale de sécurité du médicament et les médecins. » L’Amavea recueille depuis janvier la parole des victimes de l’Androcur.
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