Les chats menacent la biodiversité

Vous ne regarderez plus jamais votre chat comme avant... Ces félins attendrissants sont également de redoutables chasseurs qui menacent notre biodiversité déjà mal en point. Une enquête participative va permettre de mesurer cet impact.

Romain Mudrak

Le7.info

Ils sont si mignons avec leur doux pelage et leurs grands yeux qu’on serait prêt à tout leur pardonner... Sauf que les chats possèdent aussi un instinct séculaire de prédateur, qui fait d’eux de véritables tueurs en série. Tous les propriétaires de petits félins ont déjà vu leur compagnon revenir d’une balade dans le jardin avec une proie dans la gueule. Pour les vétérinaires, c’est un acte d’amour, une sorte d’offrande pour lequel il faut le féliciter. Mais dès qu’il a le dos tourné, le réflexe, c’est de renvoyer les restes de la bestiole dans la nature...

Ils raffolent des rongeurs
Tous les chats ou presque ont le même comportement. Le problème, c’est qu’ils sont aujourd’hui plus de 12 millions en France ! Si bien que nos amis à quatre pattes deviennent des ennemis (supplémentaires) de la biodiversité. Selon différentes études menées au Royaume-Uni, un chat bien nourri peut capturer en moyenne 27 proies par an, contre 273 pour un chat errant et 1 071 pour un chat haret (chat domestique revenu à l’état sauvage suite à un abandon ou autre). Plus près de nous, la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM) et le Muséum d’histoire naturelle ont lancé, entre 2015 et 2016, une enquête participative fondée sur les observations de propriétaires bénévoles de chats. Sur la base de 27 000 données analysées, un premier bilan a révélé que deux proies sur trois étaient des rongeurs, 22% des oiseaux, 10% des reptiles, tandis que les insectes -tels que les sauterelles- représentent moins de 1% des « victimes ».

Evidemment, vu l’état catastrophique de notre biodiversité, cette menace supplémentaire est à surveiller comme le lait sur le feu. C’est pourquoi la SFEPM a décidé de relancer cette année l’enquête participative dans toute la France. « Notre but est d’évaluer l’impact du chat domestique sur la biodiversité, à la ville comme à la campagne, et son évolution, explique Nathalie de Lacoste, administratrice de l’association. Le questionnaire aborde la nature des proies mais aussi la fréquence de nourrissage, le mode de sortie, si le chat est stérilisé ou pas... ». Rendez-vous sur chat-biodiversite.fr. Attention néanmoins aux raccourcis il faut quand même rappeler que le pire danger pour la bio- diversité reste... l’humain.

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