Fin février, le comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris a proposé l’ajout de quatre disciplines au programme des JO 2024. Absents de cette liste, le karaté, la pétanque, le ski nautique et le squash font grise mine. Pour elles, c’est une occasion manquée de se montrer.
Dans une compétition, il y a toujours des heureux et des déçus. Le comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris (COJO) a pu le mesurer, fin février, après avoir proposé d’ajouter le breakdance, l’escalade, le skateboard et le surf au programme des JO 2024. La nouvelle a évidemment fait le bonheur des quatre disciplines sélectionnées et, dans le même temps, déçu celles restées à quai.
Parmi elles, la pétanque, « sans doute considérée comme un loisir plutôt qu’un sport dans l’esprit des gens », convient Sylvie Blanchet. La présidente du comité de la Vienne se dit « déçue mais pas très étonnée » du choix du Cojo. Cela tombe d’autant plus mal que la discipline voit enfin ses effectifs augmenter (1 800 licenciés, 45 clubs dans la Vienne, ndlr) et jouit d’une couverture médiatique accrue, avec la diffusion régulière de compétitions sur la chaîne L’Equipe21. « Mais être aux Jeux, ç’aurait été bien. »
« Sans moyens, cela ne sert à rien »
La déception est encore plus grande pour le squash, un sport en plein essor. « Il y a des courts qui ouvrent partout, c’est une discipline qui prospère, même si cela ne se traduit pas en nombre de licenciés, estime Simon Moubarak, salarié gérant et entraîneur au Club 86, à Mignaloux-Beauvoir. Et le haut niveau est plutôt bien représenté en France. » Le constat est tout aussi amer pour le karaté, déjà assuré d’être des Jeux de Tokyo en 2020. « Cela nous paraissait pourtant évident… On se tire une balle dans le pied », peste Michel Bezot, le président du Stade poitevin karaté et, depuis peu, du comité départemental (CDK86).
A moyen terme, la donne ne va pas changer pour le Creps de Poitiers. L’établissement profite même de l’intégration du basket 3x3 dès les Jeux de Tokyo pour développer son offre et accueillir des équipes. Mais pour les recalés, l’incompréhension domine. « Surtout par rapport aux sports retenus, précise Simon Moubarak. Dans le breakdance, ils sont eux-mêmes surpris de s’y retrouver ! » La proposition du Cojo reste toutefois soumise à la validation du CIO, après les JO de Tokyo.
On le sait, la vitrine des Jeux reste sans égal, chaque olympiade suscitant son lot de vocations. Se montrer est une chose, l’argent reste toutefois le nerf de la guerre pour les associations, comités et fédérations. Ce que Michel Bezot résume ainsi : « Les JO attirent, mais si on n’a pas les moyens d’accueillir correctement de nouveaux licenciés, cela ne sert à rien. » CQFD.