mardi 24 décembre
Pour son sixième long-métrage, qui oscille entre comédie et polar littéraire, Rémi Bezançon s’est offert un casting haut de gamme : Fabrice Luchini versus Camille Cottin. Sur le papier, la confrontation est prometteuse. Elle tient ses promesses et, malheureusement, le film tout entier.
Si Fabrice Luchini n’existait pas... Le Mystère Henri Pick aurait été élucidé, certes, mais l’intrigue aurait de toute évidence perdu de sa saveur à l’écran.
Inspiré du roman éponyme de David Foenkinos, le sixième long-métrage de Rémi Bezançon évoque un manuscrit prétendument signé par feu le pizzaiolo d’un petit village breton, Henri Pick, que personne n’a jamais vu lire ou écrire. Improbable mais poétique.
Le texte est exhumé par une jeune éditrice qui le découvre fortuitement dans la « salle des manuscrits refusés » qu’abrite la petite bibliothèque locale. Re-improbable mais inventif.
Les Dernières heures d’une histoire d’amour, publié à titre posthume, connaît un véritable succès de librairie. Pourquoi pas... Mais Jean-Michel Rouche, critique littéraire et animateur télé largement inspiré de Bernard Pivot, François Busnel et consorts, crie à l’imposture. Alors, entre Paris et la Bretagne, en fin limier de la syntaxe et des mots, il décide de mener l’enquête... Et Luchini jubile. Il barbote avec bonheur dans ce polar littéraire à la narration lente, voire poussive, qu’il rehausse de son inénarrable verve. Le costume de critique lui va si bien. La répartie de Camille Cottin, la fille d’Henri Pick à l’écran, fait le reste.
A condition de passer outre les stéréotypes Paris-province, qui parfois frôlent le mépris de classe, et les poncifs sur la littérature, Le Mystère d’Henri Pick se laisse regarder. On pardonne volontiers à Rémi Bezançon certaines maladresses et des traits un peu forcés, les trois accords entêtants censés accentuer le suspense, et même le manque d’originalité des plans. Pourquoi ? Juste parce qu’il a mis face à face Fabrice Luchini et Camille Cottin.
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