Face à l’urgence climatique, la jeunesse mondiale se mobilise. Parti de Suède, le mouvement Youth for Climate est arrivé en France. Dix étudiants issus de dix villes, dont Poitiers, appellent à une « grève scolaire » chaque vendredi, à compter du 15 mars prochain.
Pour eux, l’heure n’est plus à la prévention ni à la sensibilisation. Le 14 février dernier, dix étudiants issus de dix villes de France ont appelé à une « grève scolaire » pour le climat. Poitiers en fait partie. « Depuis tout petit, on nous dit qu’il y a un problème. On a vraiment envie d’avoir notre mot à dire aujourd’hui, car on n’a plus le temps d’attendre », souligne Solène, 19 ans, la porte-parole locale. Né en Suède l’été dernier (lire repère), le mouvement gagne de nombreux pays, dont la France. « Les petits pas ne suffisent plus, le changement doit être international. » Dans une lettre ouverte en date du 20 février, plus de 260 chercheurs suisses, français et belges ont appelé publiquement à « encourager cette mobilisation de la jeunesse ».
« La grève scolaire, c’est plus concret »
A Poitiers, la mobilisation s’organise sur les réseaux sociaux et au gré de rencontres informelles. Une première a eu lieu mercredi dernier, réunissant déjà une vingtaine de jeunes. « Pour beaucoup, nous faisons déjà partie d’associations écolos, de syndicats étudiants, raconte Solène, qui est aussi investie au sein de SciencesPo Environnement Poitiers, aka Ecophilia, depuis la rentrée. On a l’espoir que chacun fasse tâche d’huile dans son établissement et que nous puissions recevoir le soutien des parents et des professeurs. »
Accompagné localement par Alternatiba (communication, logistique), Youth for Climate Poitiers appelle ainsi à « sécher » le vendredi 15 mars, à 14h, et à manifester au départ de l’église Notre-Dame-la-Grande. « Le principe de la grève scolaire est plus concret, explique Solène. Mais on ne veut pas de blocages, car c’est un choix que l’on laisse aux étudiants. » Le cortège devrait ensuite rallier la place du Maréchal Leclerc, où chacun sera invité à débattre, à proposer des solutions. Dans les rangs, on s’imagine prolonger l’action au-delà du 15 mars. Après les « samedis jaunes », bientôt les « vendredis verts » ? « L’action de Greta Thunberg nous inspire, nous touche, confie Solène. Mais si le 15 mars est une action choc, ce sera déjà beaucoup. »
Un mouvement parti de Suède
« Personne n’a envie d’étudier ou de travailler pour un futur qui n’existera pas. » Cette formule volontairement choc est de Greta Thunberg, une jeune Suédoise de 16 ans qui, depuis le mois d’août 2018, mène une grève de l’école, chaque vendredi, pour alerter les pouvoirs publics sur l’aggravation du dérèglement climatique et ses conséquences attendues. Elle était à Paris, vendredi dernier, pour soutenir les étudiants français mobilisés devant le ministère de la transition écologique et solidaire. Son combat inspire d’autres initiatives similaires partout dans le monde, notamment en Belgique où est né le collectif Youth for Climate, en janvier. Ce mouvement gagne désormais la France, où plusieurs villes feront l’objet d’une première grève scolaire pour le climat le 15 mars prochain. En décembre dernier, plus de 20 000 étudiants ont participé à des grèves scolaires dans près de 270 villes dans le monde : en Autriche, au Canada, aux Etats-Unis…
Page Facebook : « Youth for Climate Poitiers ». Mail : yfc-poitiers@protonmail.com
DR - Ecophilia