Le cyberpunk pour tous

Ramenée à la vie, une cyborg amnésique se découvre des capacités de combat hors du commun, qui ne sont pas sans susciter des convoitises… L’adaptation grand public de Gunnm, un célèbre manga et chef-d’œuvre du genre cyberpunk.

Steve Henot

Le7.info

Une population divisée en deux. Tout en haut, la ville suspendue de Zalem, qui abrite les plus aisés. Au sol, Iron City, une cité-poubelle où règnent la misère et la violence et sur laquelle Zalem déverse tous ses déchets mécaniques. C’est dans cette immense décharge à ciel ouvert que le Dr Dyson Ido découvre, un jour, les restes bien conservés d’un cyborg à l’apparence de jeune femme. Méca-clinicien de son état, il le répare et l’adopte en lui donnant le nom de sa fille disparue, Alita. Mais alors qu’ils apprennent encore à se connaître, ils découvrent les formidables capacités du cyborg au combat. Lesquels ont tôt fait d’attirer les convoitises des plus puissants…

Voilà plus de dix ans que James Cameron (Avatar, Titanic) nourrit le souhait d’adapter l’œuvre brute du Japonais Yukito Kishiro, Gunnm, sur grand écran. C’est désormais chose faite avec ce Alita : Battle Angel, finalement réalisé par l’étonnant Robert Rodriguez (Sin City, Spy Kids). Production à gros budget -près de 200M de dollars, tout de même- le film affiche des images de synthèse dernier cri, époustouflantes de naturel et qui restituent très fidèlement l’univers cyberpunk du manga. Aussi, l’histoire originale et les personnages sont respectés à la lettre. Mais à trop vouloir se montrer exhaustif, le récit semble ici parfois manquer de liant, de fluidité. Calibrée pour le très grand public, cette adaptation perd également de la noirceur et de l’hyper-violence qui caractérise Gunnm. Et, par extension, de sa force d’évocation, peu aidée par la réalisation très scolaire de Robert Rodriguez. Les fans resteront sans doute sur leur faim, les autre y trouveront un agréable divertissement de science-fiction.

Science-fiction de Robert Rodriguez avec Rosa Salazar, Christoph Waltz, Jennnifer Connelly (2h02).

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