Une pétition pour sécuriser le toit du parking Carnot

Chloé Prouteau, 22 ans, a lancé une pétition sur change.org en faveur d’une meilleure sécurisation du toit-terrasse du parking de l’hôtel de Ville de Poitiers. Sa sœur y a perdu la vie à l’automne dernier. La Municipalité parle de prévention nécessaire.

Arnault Varanne

Le7.info

Après le viaduc Léon-Blum, le parking de l’hôtel de ville. Les lieux de grande hauteur font régulièrement la Une de l’actualité en raison de leur dangerosité supposée. Depuis 2012, au moins trois personnes se sont suicidées en se jetant du toit-terrasse du parking Carnot. Parmi elles, figure une jeune femme de 26 ans, victime il y a trois mois d’un « accident » selon sa sœur. Chloé Prouteau a lancé mi-janvier sur change.org une pétition en faveur d’une meilleure sécurisation des lieux. « En avril 2018, le parent d’une victime avait déjà demandé quelque chose à la mairie, mais rien n’a été fait, indique-t-elle. Il faut que les gens se mobilisent pour faire bouger les lignes ! »

A l’heure où nous bouclons ces lignes, la pétition culmine à 688 signatures. Chloé Prouteau vise « les 1 000 pour solliciter un rendez-vous avec Alain Claeys ». La jeune Poitevine aimerait que la barrière métallique (1,50m de hauteur) soit renforcée tout autour par « un grillage ou des filets qui empêchent de sauter ». « Si j’y mets autant d’énergie, c’est pour que ce qui est arrivé à ma sœur ne se reproduise pas. De nombreux lycéens de Victor-Hugo se rendent sur le toit du parking, c’est dangereux… »

7% de suicides d’un lieu élevé

La Ville, elle, reste sur sa position. « La commission de sécurité est passée en 2012 et les lieux sont conformes à la réglementation », indique le service communication. Au printemps dernier, la collectivité disait axer ses efforts sur la prévention avec notamment la mise en place d’une application mobile développée par l'Inserm. Selon Yves Pétard, Stop Blues ne sera « pas une solution ultime », mais plutôt le fruit d’un « travail de recherche intéressant » pour faire progresser les mentalités. « Dans le passage à l’acte, des signes ténus sont difficiles à repérer », estime le président de l’Unafam 86 (Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques),

Selon Santé publique France, les sauts depuis un lieu élevé (7%) arrivent en quatrième position des modes de suicide, derrière la pendaison (57%), les armes à feu (12%) et les prises de médicaments et autres substances (11%).

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