mardi 24 décembre
Afin de célébrer le retour du palais des duc d’Aquitaine dans le giron de la Ville, Poitiers a imaginé un événement : « Traversées ». Lequel ne fait pas l'unanimité.
Fut un temps, que les moins de trente ans ne peuvent pas connaître, où le palais des ducs d’Aquitaine était emprunté par les Poitevins pour couper impunément à travers ville. Puis le ministère de la Justice s’est emparé des lieux et en a logiquement restreint l’accès. En juin prochain, l’édifice, riche d’une histoire séculaire unique, sera rendu à la Ville, qui non seulement nourrit pour lui des ambitions urbanistiques, mais entend faire de cette restitution historique un événement. Ou de cette restitution un événement historique.
Du 12 octobre au 20 janvier prochain, « Traversées » va investir la ville, le palais des ducs, le baptistère Saint-Jean, la cathédrale Saint-Pierre..., « pour en faire quelque chose de commun mis en lumière par la création contemporaine », explique Michel Berthier, adjoint à la culture. Comment ? Le mystère sera levé au printemps.
La conception de l’événement a été placée sous l’égide de deux commissaires bien connues dans le monde de l’art contemporain, Emmanuelle de Montgazon (originaire de Poitiers) et Emma Lavigne, et de l‘artiste sud-coréenne KimSooja. Le projet prévoit l’implication d’acteurs culturels locaux, comme le musée Sainte-Croix, l’Espace Mendès-France, le Tap ou encore le Confort moderne. « Kimsooja a manifesté son envie d’investir les lieux du Confort moderne, souligne avec enthousiasme Sarina Basta, curatrice au sein de la structure, en s’appuyant sur nos savoir-faire, nos regards, nos publics. C’est comme si ce projet global se construisait à deux niveaux, de la Ville et de ses acteurs. »
"La culture ne doit pas être décidée à Paris"
Reste le coût de ces « Traversées » inédites, estimé à 1,4M€, hors restauration du palais des ducs (Ville 750 000€, Grand Poitiers 200 000€, Région 200 000€, Drac 100 000€, partenaires et mécènes privés). La somme est rondelette, « dispendieuse », selon l’adjoint au maire, aujourd’hui dans l’opposition, Aurélien Tricot. Mais « il ne faut pas oublier que la culture est un élément d’attractivité », répond Michel Berthier, qui cite l’exemple de Nantes, où « 1€ investi, ce sont 3€ récupérés »en retombées indirectes, ou encore du Havre, « 1€ investi pour 2€ récupérés ».
Plus globalement, le budget de l’événement pictave s’inscrit entre les 248 000€ de la biennale de Melle (trois mois, 87 000€ supportés par la Ville) et les 7M€ de celle de Lyon, dont Emma Lavigne a également été commissaire.
Pour son événement, la ville a sondé les Poitevins à travers des « rendez-vous des idées ». Le projet a également été présenté récemment à la Cité de l’architecture à Paris. Des dents ont grincé. « La culture à Poitiers ne doit pas être décidé à Paris », s’indigne Osons Poitiers. « Ce n’est pas du parisianisme ; la Cité de l’architecture a été désignée par le ministère pour gérer les coeurs de Ville, et le projet de Poitiers en fait partie, précise Michel Berthier. Depuis longtemps, Poitiers a besoin d’un événement qui ne soit pas picto-poitevin, qui aille au-delà en restant liés aux habitants. »
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