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Clint Eastwood, tête de « Mule »
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : vendredi 01 février 2019Un nonagénaire se lance dans le trafic de drogue afin de ne pas vivre ses dernières années sur la paille. Pour son retour devant et derrière la caméra, Clint Eastwood s’inspire d’une histoire vraie et livre, avec La Mule, le portrait sincère d’un homme attachant.
Les temps sont durs pour Earl Stone. Après des années plutôt fastes, le vieil homme voit tout lui échapper : sa famille, avec laquelle il s’est brouillé, sa fortune et maintenant son commerce… Seul et fauché, le vétéran accepte alors sans trop le savoir de transporter de la drogue pour le compte d’un cartel mexicain. Vite grisé par les sommes qu’il perçoit, par la gloire et le plaisir qu’il peut en tirer, Earl n’hésite pas à poursuivre cette activité lucrative malgré ses 90 ans. Mais les cargaisons toujours plus importantes qu’il parvient à livrer ont tôt fait d’interpeller la DEA, l’administration pour le contrôle des drogues…
Plus de dix ans après Gran Torino, La Mule marque le retour de Clint Eastwood devant et derrière la caméra. A 88 ans, l’Américain semble prendre beaucoup de plaisir à incarner Earl, alter ego fictionnel de Leo Sharp, le transporteur de drogue le plus âgé et le plus prolifique qu’aient connu les Etats-Unis dans les années 1980. Plutôt que de s’intéresser à la traque somme toute banale de son héros, l’acteur-réalisateur préfère explorer ses motivations, ce qui l’a poussé à se complaire dans l’illégalité. Il dresse ainsi le portrait d’un vieillard attachant, avenant mais candide et égocentrique, qui a toujours privilégié sa carrière, les honneurs fugaces et les plaisirs égoïstes à sa famille. Une vie qui se révèle finalement nourrie de regrets, qu’Eastwood illustre ici avec une mélancolie douce très agréable. Et un minimalisme qui semble un peu trop contenir le fond (thématique) et l’émotion. La dernière œuvre du cinéaste n’en est pas moins aboutie sur le plan formel, d’une très grande maîtrise classique. Certes pas le plus grand des « Eastwood », mais tout de même un excellent film, sincère et résolument optimiste.
Drame de et avec Clint Eastwood, Bradley Cooper, Laurence Fishburne (1h56).
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