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L’Auxance sous surveillance
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : mercredi 23 janvier 2019Grand Poitiers et Eaux de Vienne réalisent actuellement une campagne de traçage de l’eau de l’Auxance pour mieux comprendre les relations entre la rivière et la nappe où est captée l’eau potable des Poitevins.
Rendez-vous est pris, mardi dernier, rue de l’Abreuvoir, à Migné-Auxances. Hélène Geairon, ingénieure pour le bureau d’études en hydrogéologie Terraqua (Nieuil-l’Espoir), s’apprête à réaliser une opération originale : « Je vais déverser de la fluorescéine dans l’Auxance, un colorant parfaitement biodégradable et inoffensif pour la faune et la flore. » Le résultat est impressionnant. En quelques minutes, le cours d’eau de cinq mètres de large est devenu entièrement vert fluo... Un riverain, qui se promène tous les jours à cet endroit, n’en a pas cru ses yeux : « Je suis venu exprès prendre des photos. J’avais déjà vu la même chose dans le Tarn. Trente ans après, je m’en souviens encore ! »
L’endroit n’a pas été choisi par hasard. Le produit a été injecté dans le bras de l’Auxance le plus proche du point de captage d’eau potable de Moulin neuf, situé à un kilomètre de là. Car le but de cette expérience étonnante consiste à mieux comprendre les relations entre la rivière et l’une des nappes phréatiques dans laquelle est pompée, chaque jour, l’eau potable que les Poitevins consomment au robinet. Si le colorant se retrouvait au point de captage, le lien serait alors avéré.
Pollution aux nitrates
Une campagne semblable de traçage des eaux sera réalisée durant tout le mois de janvier sur les quatre points de captage de la vallée de l’Auxance situés à Vouillé, Quinçay et Migné-Auxances. Les conclusions permettront de mieux connaître la ressource en eau et donc de mieux la protéger. Et ce n’est pas un vain mot. Eaux de Vienne et Grand Poitiers ont lancé cette enquête pour pallier une montée inexpliquée du taux de nitrates aux différents points de captage. « Attention, cela ne signifie pas que l’eau du robinet dépasse le seuil autorisé, car l’eau des captages est toujours diluée avec de l’eau vierge en nitrates », précise Elise Debouté, animatrice du programme « Re-sources » chez Eaux de Vienne. L’eau du robinet ne présente aucun risque. Mais mieux vaut prévenir que guérir. L’idée est de savoir si la rivière amène plus de nitrates dans la nappe ou, au contraire, les dilue.
A partir des résultats de ces traçages, qui seront connus avant l’été, l’Agence de l’eau Loire-Bretagne réunira tous les acteurs locaux : élus, associations de consommateurs, naturalistes et, bien sûr, représentants du monde agricole, souvent pointés du doigt en matière de pollution aux nitrates. Un programme d’actions verra alors le jour. A suivre.
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