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Indiscrète : "La machine est lancée !"
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : mercredi 16 janvier 2019Aux prises avec des incertitudes sur son avenir depuis plusieurs mois, suite au placement de l’entreprise en redressement judiciaire en juillet et à la disparition brutale de son directeur en août, Indiscrète a obtenu ce mardi le feu vert du tribunal de commerce de Poitiers pour poursuivre son activité. Une victoire et un soulagement pour la direction et les salariées de la manufacture de lingerie de Chauvigny.
Après de longs mois d’incertitudes, la décision du tribunal de commerce de Poitiers est enfin tombée ce mardi matin. Indiscrète va vivre ! Le plan de continuation proposé par Michel Gouzon, un entrepreneur périgourdin tombé sous le charme de la manufacture de lingerie chauvinoise, a convaincu la justice. Alors une fois n’est pas coutume, sur la table de coupe cet après-midi, les deux co-gérantes Béatrice Mongella et Christelle Bois ont, aux côtés de leur nouveau « PDG bénévole », servi le champagne aux petites mains qui, tout au long de cette bataille judiciaire, n’ont pas baissé les bras et ont continué d’y croire avec elles.
« C’est la pression qui retombe, une page qui se tourne et le début d’une autre. Nous ne sommes pas des financiers, nous sommes des personnes qui avons perdu notre emploi (ndlr, lors de la fermeture d’Aubade) et qui voulons faire perdurer un savoir-faire », confie Béatrice Mongella. « C’est un soulagement, ajoute Christelle Bois, les larmes au bord des yeux. Car si Didier avait fait ça (ndlr, le directeur Didier Degrand a mis fin à ses jours en août dernier) et que l’on perdait ensuite la production...»
« Etre plus efficace »
« Nous nous fixons jusqu’en mars pour sortir du redressement judiciaire », explique Michel Gouzon. Il n’empêche : Indiscrète est de nouveau sur les rails et les deux co-gérantes n’en finissent pas de remercier les nombreux soutiens qui leur ont permis de garder espoir. « Moralement, ces semaines ont été très éprouvantes car nous savions que nous avions la solution, nous avions écrit notre business plan, note Béatrice Mongella. Aujourd’hui le frein à main est desserré, la machine est lancée ! » Objectif : « être plus efficace.»
Tout d’abord en augmentant la productivité. Depuis quelques semaines déjà, l’atelier d’environ 1000 m2 a été reconfiguré en ce sens. « Nous avons fait quatre groupes de quatre, dans lesquels les salariées travaillent par couleur, afin de limiter les pertes de temps.» Pour faire face à l’afflux de commandes de ces derniers mois, l’effectif des couturières est passé de vingt-et-un à vingt-huit (dont quatre contrats à durée déterminée), et plusieurs embauches, notamment du côté administratif, sont envisagées.
Bientôt une ligne homme
Une révision des modes de commercialisation est également au coeur de ce nouveau départ, en privilégiant toujours la vente directe : une boutique de 100m2 carré devrait voir le jour pour septembre prochain, avec vitrine donnant sur l’atelier de fabrication. Le réseau des VDI (vendeuses à domicile indépendantes) a été optimisé. « Elles sont aujourd’hui entre quatre-vingt et quatre-vingt-dix au niveau national» et les deux co-gérantes prévoient « un déploiement « en escargot » à partir de la région Poitou-Charentes ».
Le site Internet va également être refondu afin d’offrir une meilleure ergonomie aux acheteuses potentielles et, fin 2019, un investissement de 80 000 € dans une coupe automatique devrait permettre de « gagner en temps et en précision », explique Christelle Bois. Mais aussi d’alimenter la boutique de la marque. "Actuellement Indiscrète produit entre 1000 et 1500 pièces par semaines ; chez Aubade, c’était 60 000 pièces par semaine... Nous voudrions aussi revenir à un délai de livraison de dix à quinze jours (ndlr, entre sept et huit semaine actuellement).»
Le business plan comprend également une diversification, avec une ligne homme complète attendue pour l’été et, « dès mars, un boxer et un slip », espère Christelle Bois, styliste de l’entreprise, impatiente de pouvoir diffuser les collections femme qu’elle a créées durant ces derniers mois.
Quant à Michel Gouzon, il l’assure : « Les salariés sont ma priorité. Le travail d’équipe n’est pas un vain mot : on fait, on gagne ensemble et on répartit. » Par ailleurs, le nouveau «PDG bénévole », n’exclut pas un déménagement de la société « dans des locaux plus opérationnels, à Chauvigny ou très près », rassure-t-il, et « l’apport dans le capital de quelqu’un d’autre, qui serait directeur général, afin de diluer le travail et que tout le monde y trouve son compte ».
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