Les Invisibles en pleine lumière

Dans le Nord de la France, des travailleuses sociales se démènent pour aider des femmes sans-abri à se réinsérer. Toujours engagé, le réalisateur Louis-Julien Petit signe une touchante immersion dans ce milieu de l’action solidaire.

Steve Henot

Le7.info

Chaque jour, l’Envol ouvre ses portes à bon nombre de femmes vivant dans la rue. Ici, elles trouvent un peu de confort, de réconfort et aussi le soutien total d’Audrey, Manu et Hélène, les trois travailleuses sociales. Mais pour combien de temps encore ? Faute de résultats -seulement 4% de ces femmes se réinsèrent- le centre d’accueil de jour est menacé de fermeture. Désespérée, Audrey va alors redoubler d’efforts pour aider celles qu’elle accompagne depuis tant d’années… Quitte à ne plus agir dans la légalité.

Inspiré d’un livre et d’un documentaire sur les femmes de la rue, signés Claire Lajeunie, Les Invisibles est un film évidemment engagé, sur la précarité et l’exclusion sociale. Il illustre par bribes (le démantèlement d’un camp à 5h du matin, le regard des autres), la difficulté pour ces femmes d’exister, d’être elles-mêmes et de se révéler. Mais Louis-Julien Petit le montre sans céder au pathos, avec la juste distance. En faisant appel à des actrices débutantes, issues de la rue, et grâce au reste du casting, convaincant de spontanéité (Audrey Lamy en tête), le réalisateur dresse des portraits de femmes sans fioriture, profondément humains et authentiques. On ne retient que les bonnes ondes de ce « feel good movie » intelligent, aussi drôle que touchant (mention toute particulière au personnage de Chantal). Et à la fin, une belle leçon : la vie est parfois difficile, jalonnée d’épreuves, mais c’est dans les petites victoires -aussi infimes qu’elles puissent paraître- que naît l’espoir.

Comédie de Louis-Julien Petit, avec Audrey Lamy, Corinne Masiero, Noémie Lvovsky. (1h42)

 

Crédit photo : JC Lother.

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