mardi 24 décembre
La rédaction du « 7 » consacre une série aux Poitevins expatriés dont les parcours professionnel et personnel sortent du lot. Quatrième volet avec Boris Lanneau, 41 ans. Originaire de Saint-Savin, il est l’auteur de la chanson Tomber encore, qui figure sur le dernier album de Johnny Hallyday.
Racontez-nous votre enfance…
« Je l’ai vécue à Saint-Savin avec mes trois sœurs. Ce fut une enfance heureuse. J’aime les exemples qu’ont été nos parents, qui ont toujours eu des valeurs de simplicité, d’humanité et d’attention aux autres. Ils sont habités par une grande liberté de penser et de faire ce qu’ils aiment. Mon père était instituteur et ma mère ambulancière. »
Petit, vous rêviez à quoi…
« Depuis tout-petit, j’aime écrire. J’ai un souvenir de mon école à Saint-Savin, où nous faisions des rédactions le samedi matin avec M. Foucher. Après la récréation de 10h, je n’avais jamais terminé ma rédaction. A midi, il me disait : Tu sais où j’habite, tu me laisses la feuille dans la boîte aux lettres. Il était très gentil ! »
Quelles études avez-vous faites ?
« J’ai obtenu mon Bac L au lycée du Bois-d’Amour. Sans mention ! Souvent, sur les bulletins, les profs marquaient « se repose sur ses acquis ». Je suis allé en fac d’Arts du spectacle jusqu’en licence, toujours à Poitiers. Pourquoi ? Pour suivre des études que j’aimais. J’ai ensuite fait du rap avec un projet solo, « L’Inconscient ». Du rap en colère avec le sourire. Nous avons assuré beaucoup de concerts partout en France, nous avons gagné Le Printemps de Bourges en 2001, beaucoup joué au Confort moderne. Et nous avons aussi été lauréats du prix « CQFD-Les Inrocks », en 2004. »
Votre carrière en quelques mots ?
« Au-delà des portraits de gens, j’ai toujours animé des ateliers d’écriture. J’ai aussi écrit deux romans, Sur la tête de l’amour, en 2013, et La Fille de la ville, en 2015. Ils ont suffisamment marché pour que l’éditeur(*) m’en propose un autre. Le troisième racontera l’histoire de ma chanson avec Johnny. » Un tournant dans cette carrière ? « La chanson choisie par Johnny pour son dernier album ! Je ne pensais pas que ça marcherait, mais j’ai tenté le coup pour ne pas avoir de regrets. J’ai donc écrit un recueil de textes pour Johnny. Avec une idée : et si le 50e album était écrit par un fan ? En octobre 2015, à Lille, je l’ai attendu devant son hôtel. Le car des musiciens est arrivé. Tous les fans se sont approchés du car. J’ai vu Yarol Poupeau, l’un de ses amis et musiciens, qui m’a dit que ce n’était pas lui qui s’occupait de ça. Il a appelé le directeur artistique Bertrand Lamblot, qui a remis mon recueil à Maxim Nucci. J’ai appris plus tard que Johnny avait regardé le recueil dans sa loge, avant son concert. J’aime l’homme, sa gentillesse, son intelligence animale, son instinct et sa liberté. Tout cela fait que je me sens proche de lui. J’avais le sentiment de le connaître, c’est pour cette raison que j’ai pensé que je pouvais lui trouver les mots. Mon geste, c’est celui d’un passionné, d’un fan. C’était juste un geste du cœur. »
La Vienne vous a marqué pour…
« Pour mon village de Saint-Savin, qui est une terre de poésie ! Les gens ont des histoires qu’ils se racontent autour d’une table, des expressions typiquement du coin. Il y a beaucoup de surnoms. Tout ça se prête à l’écriture. Mon coin m’inspire. »
Quelle est, selon vous, la personnalité qui symbolise le plus la Vienne ?
« Margoulette (Dominique Pelletier), mon entraîneur de foot quand je jouais à Saint-Savin. C’était un gars libre et rock’n’roll, un grand joueur. Il a dit non à Guy Roux pour aller jouer à Auxerre car il préférait rester avec ses copains. »
(*)Editons Sarbacane.
Pourquoi lui ?
Né à Saint-Savin, aujourd’hui établi à Paris, Boris Lanneau a toujours adoré l’écriture et Johnny Hallyday. Sa chanson Tomber encore figure sur l’album posthume du « Taulier », Mon pays c’est l’amour. A 41 ans, l’écrivain a réalisé l’un de ses rêves. D’autres l’attendent.
Votre âge ?
« 41 ans. »
Un défaut ?
« Rêveur. »
Une qualité ?
« Je fais tout pour réaliser mes rêves. »
Une devise ?
« « Vis simplement, prends ce que tu désires et n’aie pas peur des lois », de Stig Dagerman. »
Un voyage ?
« Partir à l’aventure le plus souvent possible. »
Un mentor ?
« Les hommes et les femmes libres. »
Un péché mignon ?
« Bonne question… »
Photo DR
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