Le PB86 en impose

Porté par un public très sonore, le PB86 a livré une très belle copie face à Saint-Chamond, notamment grâce à une traction arrière Brown-Niles de haut niveau. Seul point noir : la perte sur blessure de Norville Carey.

Arnault Varanne

Le7.info

En 2 mots
Après être revenu d’Orléans avec les valises pleines, le PB86 savait ce qu’il lui restait à faire à la veille du réveillon : battre Saint-Chamond pour ne pas sombrer. On a d’abord cru à un remake du cauchemar de mardi. Maladroits et très permissifs, les Poitevins ont démarré piano, comptant jusqu’à onze points de retard à quelques secondes de la fin du premier quart-temps (12-23). Et puis, Norville Carey, Brandon Brow et Warren Niles, consignés sur le banc au coup d’envoi, se sont mués en leaders. Le nouveau meneur du PB86 a notamment montré son « vrai » visage, avec deux missiles salutaires, de l’agressivité, beaucoup de vitesse et des passes décisives (6 au total), notamment pour Carey. Résultat : un meilleur pourcentage aux tirs (50% contre 38%) et des adversaires (Abada, Ben Romdhane) sur le banc. Le PB a ainsi passé un 13-1 au SCBVG dans le deuxième acte (27-26, 15e). Dans l’euphorie ambiante, les ouailles de Ruddy Nelhomme se sont fait la malle, avant d’encaisser cependant un 6-0 pour rejoindre les vestiaires (41-39, 20e). Un matelas de deux points, au virage de ce duel de la 11e journée ? Pas de quoi sauter au plafond ni rejoindre la table de fêtes rassasié. Alors Poitiers a serré les dents et poursuivi ses efforts, dans le sillage d’un Warren Niles enfin saignant et d’un Kevin Harley une nouvelle fois très juste (54-41, 25e). Même Jonathan Hoyaux, capitaine courage, en a, l’espace d’un instant, perdu son sang-froid, coupable d’une faute antisportive. Mais les Ligériens ne sont pas 5es de Pro PB par hasard. Ils ont trouvé les ressources et ont passé un 11-0 express à leur hôte. A la manœuvre, l’intérieur tunisien Makram Ben Romdhane (54-52, 28e). Le PB aurait alors pu trembler sur ses bases. Mais ce coup de mou a eu le mérite de réveiller les pistoleros Brandon Brown et Warren Niles (19pts chacun). A eux deux, ils ont recreusé l’écart avec le SCBVG (63-54, 30e), il est vrai très généreux dans les pertes de balle (19). Le dernier quart-temps a été du même tonneau que les deux précédents : débridé et dominé par le PB86, en dépit d’une hécatombe à l’intérieur. A la cinquième faute (technique) prématurée de Guillard, après une altercation avec Paumier, est venue s’ajouter celle de Ron Anderson Jr, puis la sortie sur blessure de Norville Carey. Le Britannique est mal retombé sur sa cheville et doit passer des examens pour connaître la gravité de sa blessure. Une nouvelle qui tombe mal à cinq jours d’un déplacement important à Nantes.

La stat.
71.
Comme le nombre de points des lignes arrières du PB sur un total de 89. Thinon (16), Brown (19), Harley (17) et Niles ont fait parler la poudre. Mais les intérieurs n’ont pas démérité, avec un vrai travail de l’ombre sous les paniers.

Le joueur
Le « vrai » Brandon Brown a-t-il enfin débarqué à Poitiers ? Mystère, toujours est-il que le meneur américain a été excellent toute la soirée avec 19pts et surtout 6pds dans son escarcelle.

La fiche
A Poitiers, salle Jean-Pierre-Garnier, PB86 bat Saint-Chamond Basket Vallée de Gier 89-77. Mi-temps : 41-39. Evolution du score : 14-23, 41-39. 63-54, 89-77. Arbitrage de MM. Peyridueu, Sans et Mme Coanus. 2129 spectateurs.

Poitiers. Brown (19), Thinon (16), Harley (17), Anderson Jr (5), Mendy (3), Guillard (2), Niles (19), Carey (8). Entraîneur : Ruddy Nelhomme.
Saint-Chamond. Abada (5), Cooke (6), Hoyaux (13), Guichard (11), Hergott (8), Legat (5), Ben Romdhane (10), Massa (4), Paumier (13), Rinna (2). Entraîneur : Alain Thinet.

Il a dit…
Ruddy Nelhomme (entraîneur du PB86) :
« Je suis content de ce qu’on produit parce que ce groupe est intéressant à travailler. Son état d’esprit n’a rien à voir avec celui de l’an dernier. Comptablement, cela m’embête qu’on soit à ce niveau. A la maison, on fait des matchs pleins, on a bien défendu ce soir. Chaque joueur a apporté quelque chose. C’est sûr qu’on a trouvé d’autres joueurs pour nous porter. On est restés ensemble. Il y a trois-quatre jours, nous n’étions pas la plus mauvaise équipe de Pro B après Orléans (85-111). Brandon ? Il faut du temps pour entrer dans un collectif. On avait besoin de ce match pour la confiance. Norville ? On est inquiets, il est parti passer une radio de la cheville. Il est possible que ce soit une entorse ou une fracture. »

DR Solotiana Wilde

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