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Des coursiers alternatifs à Poitiers
Catégories : Société, Social, Solidarité Date : jeudi 13 décembre 2018Alors que deux géants de la livraison de repas à domicile, Deliveroo et Uber Eats, se développent à Poitiers depuis mars, un nouvel acteur, Coop Cycle, s’apprête à lancer son offre de service sur un autre mode, celui de la coopérative.
Poitiers, Deliveroo et Uber Eats se portent bien, merci pour eux ! Dix mois après leur arrivée, ces plateformes de livraison de repas à domicile ont fait leur place. La seconde citée revendique près de cinquante restaurants partenaires contre une quinzaine en mars. « Nous avons la chance d’avoir parmi nos clients, en exclusivité, les trois McDonald’s qui assurent une belle couverture de la ville », souligne Julien Proust, responsable des opérations pour tout l’ouest de la France. Ce natif de Châtellerault espère d’ailleurs ouvrir une plateforme dans sa ville « au cours du premier semestre 2019 ».
Côté effectifs, les deux géants du secteur assurent aussi avoir indirectement créé des emplois. Les plateformes font appel à des coursiers indépendants sous le régime de l’auto-entreprise. Uber Eats revendique une soixantaine de livreurs contre une vingtaine au démarrage de l’aventure. Le profil ? « En général, des étudiants de 19 à 23 ans qui roulent une dizaine d’heures par semaine », reprend Julien Proust.
Coursiers salariés
Dans ce secteur, l’ubérisation est en marche ! Mais alors que ces deux mastodontes semblent bien installés sur le marché poitevin, un troisième acteur, genre Petit Poucet, s’apprête à débarquer avec la ferme intention de réussir. Vous le connaissez peut-être sous le nom de Poit’à vélo. Damien Dedieu a lancé son activité en février 2018. Evidemment, il a souffert du débarquement de ses deux concurrents aux moyens démesurés. Bon an mal an, il a cependant maintenu son service de livraison de repas, mais surtout de courses, médicaments et autres remises de plis entre pros. Aujourd’hui, le local de l’étape s’apprête donc à rejoindre la Coop Cycle, un réseau de coopératives de coursiers déjà présent dans plusieurs villes françaises et belges. « Coop Cycle va mettre à disposition un logiciel libre de commandes semblable à celui des autres plateformes, ce qui va notamment nous permettre de dispatcher plus facilement les missions », précise Damien Dedieu. Contrairement aux plateformes, qui ponctionnent environ 30% au restaurateur à chaque commande, lui avance un montant fixe : 8€. Le prix d’une juste rémunération. « C’est pourquoi je vise plutôt les commandes groupées, les repas entre amis ou en entreprise. »
Son objectif consiste surtout à pouvoir embaucher des coursiers qui n’auront pas le statut de travailleur indépendant. « Dans ce modèle, les richesses créées grâce au travail sont redistribuées aux travailleurs », note Arthur Hay, secrétaire du syndicat des coursiers à vélo de Gironde, affilié à la CGT. C’est le seul syndicat du genre en France ! Co-fondateur des Coursiers bordelais, cet ancien Poitevin a adopté Coop Cycle depuis un an : « Maladie, accident, chômage... Nous sommes couverts. Ce n’est pas le cas des autres. » Reste à savoir quel accueil réserveront les Poitevins à cette nouvelle initiative.
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