Aujourd'hui
L’allemand en reconquête
Face à la diminution constante des effectifs de germanistes, le rectorat de Poitiers met en avant les dispositifs scolaires permettant l’apprentissage de l’allemand, et ce dès la maternelle.
Ils sont en marche... Trois militants en gilets jaunes ont quitté la Lozère le 3 décembre pour rejoindre Paris. Ils devraient passer par Poitiers cette semaine. Leur objectif ? Collecter les revendications des « Français mécontents » qu’ils croiseront sur leur chemin afin de les déposer devant le palais de l’Elysée. « On a tenu un rond-point à Mende pendant quinze jours, explique Ricou, moniteur moto et quad. Beaucoup de gens nous soutenaient mais ne voulaient pas rejoindre le mouvement. Du coup, on s’est dit qu’il fallait recueillir la parole d’un maximum de gens pour qu’ils soient entendus du gouvernement. » Lui se dit dégoûté par le « mépris » du Président de la République face aux difficultés financières des Français. Comme ces retraités, qu’il connaît, « obligés de choisir entre manger et se chauffer ».
« Pas des numéros fiscaux »
Cette action apolitique vise à montrer que la mobilisation touche tout le territoire. Et qu’elle est majoritairement pacifique, contrairement à l’idée laissée par les dégradations des casseurs, le 1er décembre, autour des Champs-Elysées. « A Paris comme en province, le mouvement est un tsunami humain non-violent contre lequel le gouvernement ne pourra rien. » Comme Ricou, Seb, Patrice et Gaël, les Gilets jaunes restent mobilisés à Poitiers et Châtellerault à l’aube d’une quatrième semaine d’action. Autour du rond-point du CHU, la même envie de tisser du lien entre les gens se fait sentir. La quasi-totalité des effectifs a préféré occuper le terrain local samedi dernier. Sans bloquer la circulation. Ici, le mode d’action est toujours le même : un sourire, un signe de la main et un café offert à tous ceux qui souhaitent venir discuter sous la cabane en palettes recouverte de bâches. « On est toujours là », lance fièrement Bénédicte, à la recherche d’un emploi. Elle ne se pose pas en porte-parole mais a désormais pris l’habi- tude de parler à la presse. « Clairement, la taxe carbone n’est plus le sujet. Nous avons l’impression de n’être que des numéros fiscaux. Il faut relancer la participation citoyenne à tous les niveaux. » Avec ses camarades, elle appelle les élus locaux à venir les rencontrer : « Nous ne sommes plus des anonymes à qui on dit « paie et tais-toi ». Nous nous tenons à disposition. C’est à eux de descendre de leur piédestal. » Une piste pour sortir du conflit ? Le maire de Mignaloux-Beauvoir est le seul à l’avoir fait jusqu’à présent. Gérard Sol a d’ailleurs demandé que ses services municipaux collectent les déchets.
Sur ce rond-point, le soutien populaire s’évalue au nombre de klaxons. Automobilistes, chauffeurs routiers, professionnels, particuliers... Au doigt mouillé, huit véhicules sur dix manifestent un appui à la cause. Certains s’arrêtent pour donner de la nourriture, des éponges ou du bois pour alimenter les braseros. La « réserve » est pleine. « Une dame nous apporte une marmite de soupe tous les deux jours, hallucine Nicolas, cuisinier. Ici, j’ai l’impression qu’on se reconnecte tous ; cet élan de solidarité est complètement dingue. » Selon le dernier sondage Harris Interactive réalisé la semaine dernière, 72% des Français soutenaient toujours l’action des Gilets jaunes.
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