Des « Veuves » courageuses

Quatre femmes perdent leur mari dans un braquage sanglant. Désormais, elles ne peuvent plus compter que sur elles-mêmes pour laver la lourde dette de leurs époux. Un thriller noir, réaliste et à la richesse thématique percutante.

Steve Henot

Le7.info

Ce devait être leur dernier « coup ». Malheureusement, les choses ont mal tourné pour Harry Rawlins et sa bande, lesquels ont tous péri lors de leur ultime braquage. Derrière eux, ils laissent trois femmes qui découvrent, avec stupéfaction, les dettes colossales laissées par leurs défunts époux. Menacée par les créanciers de son mari, Veronica se rapproche des deux autres veuves, Alice et Linda, elles aussi en difficulté. Ensemble, elles décident de braquer, à leur tour, le quartier général de l’un des candidats aux élections municipales de Chicago. Pour sauver leur peau et, enfin, prendre leur propre destin en main.

Avec Les Veuves, Steve McQueen (II) s’attaque pour la première fois au thriller. Inspirée d’une ancienne série télévisée britannique, l’intrigue ne surprend guère pour le genre, avec son lot de rebondissements attendus. Le réalisateur américain y apporte son goût pour le drame social et pour le réalisme cru (Hunger, Shame, 12 Years A Slave), qui lui inspire encore une mise en scène très soignée. Il y insuffle aussi une richesse thématique inattendue, qui en dit long sur l’Amérique de Donald Trump. Sur la corruption des élites, la fracture raciale, la violence quotidienne… Presque imperceptible, ce sous-texte est amené avec beaucoup de fluidité et de justesse dans le récit. Surtout, le film fait la part belle à des femmes qui se révèlent, fortes et fragiles à la fois, face à la dureté sourde qui règne à Chicago. A l’image d’Elizabeth Debicki, très convaincante pour son premier rôle titre au cinéma. C’est sans doute là l’un des meilleurs films de l’après-Weinstein. A voir !

Thriller de Steve McQueen (II), avec Viola Davis, Michelle Rodriguez, Elizabeth Debicki. (2h09)

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