Aujourd'hui
L’allemand en reconquête
Face à la diminution constante des effectifs de germanistes, le rectorat de Poitiers met en avant les dispositifs scolaires permettant l’apprentissage de l’allemand, et ce dès la maternelle.
Jeudi dernier, une petite dizaine de profs ont répondu à l’invitation de B. Braun dans le cadre de la semaine Ecole-Entreprise. Dans son usine de Chasseneuil, cette filiale (129 salariés) d’un groupe mondial fabrique des filtres pour retenir les caillots dans les veines et des chambres implantables, sorte de mini-diffuseurs de traitements liquides. Une activité méconnue du grand public comme des enseignants présents ce matin-là. Eric, enseignant en techniques industrielles, est venu de Saintes pour « observer les procédés de fabrication », histoire de rester à jour. En plus, comme tout bon professeur principal d’une classe de terminale qu’il est, Eric doit désormais accompagner ses élèves dans leurs choix d’orientation. « C’est important de savoir comment travaillent les entreprises où iront peut- être nos élèves. » Danièle, prof de techno au collège Rabelais de Poitiers, n’a pas hésité à se déplacer. Et tant pis si le rendez-vous empiète un peu sur son temps libre. « J’ai entendu pendant la présentation que l’anglais et l’informatique sont indispensables. Je vais en parler aux élèves qui en doutent parfois. »
Grâce à ce genre de visites d’une demi-journée, des messages passent, notamment sur les compétences nécessaires. Jean-François Lherm aimerait être plus optimiste. Mais le chargé de mission Emploi-Formation de l’Union des industries et des métiers de la métallurgie (UIMM) de la Vienne estime qu’il y a encore « énormément de travail à faire » pour que les enseignants se préoccupent du fonctionnement des entreprises. C’est dit. Le proviseur du lycée professionnel du Dolmen nuance le propos : « Le domaine pédagogique reste le pré carré des enseignants, admet Joël David. Mais pour le reste, ils sont ouverts. » D’ailleurs, deux chefs d’entreprise ont leur mot à dire dans le conseil d’admi- nistration, comme dans tous les établissements professionnels.
Le « taf » dans le Paf
« Nous sommes de plus en plus sollicités », assure Eric Audran. Pour la première fois, le président de l’Inter-association des métiers de l’entreprise (IAME) -qui regroupe 500 membres dans la Vienne- participe cette semaine à la création d’un Comité local Ecole-Entreprise à Poitiers. Dix-huit « chefs » de collèges et lycées des environs vont travailler ensemble pour coordonner leurs actions de découverte de l’entreprise (stages, visites, forums des métiers). Et demandent aux « patrons » de s’investir. Dans la même idée, le Réseau des professionnels du numérique (SPN) a été invité par le Rectorat à intégrer un module du sacrosaint Plan académique de formation (Paf). La journée du 7 décembre sera consacrée à une présentation des métiers du numérique, entre débouchés et compétences nécessaires. De quoi permettre aux ensei- gnants de palper le virtuel. En la matière, Poitiers doit mon- trer l’exemple pour rester la « capitale de l’Education nationale », formule chère au ministre Blanquer.
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