Après une petite année d’existence mais fort de la longue expérience de ses quatre musiciens, le groupe Ô Bec ! sort en novembre son premier opus, « De la nature... ». Des tranches de vie à base de mots, de notes et de points de suspension.
« De la nature... » Des êtres, des choses, de la vie. A chacun sa manière de compléter les points de suspension. Didier Dubreuil les affectionne particulièrement. Depuis toujours. Ils sont une porte ouverte vers les autres, comme le premier album du groupe Ô Bec ! réalisé à huit mains, avec le guitariste Alexandre Griffiths, le bassiste Anicet Debien et le percussionniste Eric Pelletier.
Tous sont originaires de la région, chacun avait déjà fait un bout de route de son côté. Ils s’étaient croisés au détour des Dièses(*)et avaient envie d’autre chose. Avec pudeur, l’auteur et chanteur Didier Dubreuil raconte les débuts de cette nouvelle aventure musicale, imaginée fin 2016 à partir des silhouettes et des tranches de vie qu’il griffonne ou « crobarde »depuis de nombreuses années sur de petits carnets. « Je leur ai présenté une sorte de trame. » Incomplète, peuplée de silhouettes, de poésie, de silences, comme les textes à venir. « Je leur ai dit : il y aura un ancien chef de gare, une famille traînant un vieux cirque sur les bords du Danube, une chanson qui s’appellera « Jour de fête » en clin d’œil à Jacques Tati... » Ainsi fut dit, ainsi fut fait. La chanson « Jour de fête » apparaissait sur la couverture de l’EP commis par Ô Bec ! en début d’année, elle figure également parmi les douze titres -et deux bonus- du nouvel opus.
« Sans concession »
Jusqu’au 8 mars prochain, date de sa sortie nationale, « De la nature... » restera un privilège d’après-concert. Comme un carnet de voyage en chansons et coups de becs, plein des souvenirs du « vieux Roger » et de son train électrique, du tour de manège avec le « p’tit Jojo »et la « p’tite Rachel », du « petit chapiteau » d’un cirque qui prend l’eau... « Nous voulons promener les gens dans notre univers », souligne Didier Dubreuil.
Au gré de résidences de création, à Civray, Poitiers ou Amboise, les quatre musiciens ont « rassemblé la matière ». Puis ils ont ancré dans des mélodies et des mots habilement ciselés « ce qui fait notre vie à tous, ses horreurs et ses bonheurs ». Tantôt doux, tantôt incisifs, comme le bec d’un oiseau ou un baiser québécois, les textes sont toujours « sans concession », confesse Didier Dubreuil. « Des chansons peuvent déstabiliser, paraître déjantées dans leur construction. Certains textes sont durs, d’autres davantage dans l’énergie et la légèreté... »A chacun de s’en saisir et de trouver sa place dans cet univers aussi décalé que réaliste. Et de combler, ou pas, les points de suspension.
(*)Les Dièses, groupe créé en 1999 par Didier Dubreuil (auteur et chanteur) et Zito Barrett (compositeur et violoniste).
Prochains concerts : jeudi 22 et vendredi 23 novembre, à 20h30 à Cap Sud à Poitiers (réservations au 05 49 62 97 47) et le 15 décembre, à 20h30 à La Taupanne à Châtellerault.